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[Grèce] La crise gouvernementale,
et la vraie question

Point de vue

jeudi 10 novembre 2011, par ocl2446

Un texte écrit quelques jours après l’annonce - depuis abandonnée par Papandreou - d’un référendum et beau au milieu de la crise politique institutionnelle du pays, d’un point de vue anticapitaliste et favorable à une démocratie radicale, directe.

Nous sommes (peut-être) tout près de la chute d’un gouvernement oligarchique de plus, et en voyant l’opposition si impatiente de prendre le pouvoir, l’avenir s’annonce tout sauf rose pour la communauté grecque. L’annonce d’un référendum par le Premier ministre a éclaté comme une bombe. Le gouvernement lui-même dit qu’il est temps de solliciter l’avis de l’opinion majoritaire sur la ratification ou non du nouveau contrat de prêt qui avait été convenu avant le versement des fonds de la sixième tranche du Mémorandum.

Mais pourquoi a-t-il décidé d’avoir une telle attitude ? Il serait totalement naïf de croire que, soudainement, il s’est intéressé à “nos droits démocratiques”, après deux ans au cours desquels il s’est appliqué à les enfreindre. C’est le même gouvernement qui, avec son attitude intransigeante, a transformé la Place de la Constitution (Syntagma) en une chambre à gaz en plein air, des gaz lacrymogènes et de nombreux produits chimiques (lancés par police), qui ont envoyé des dizaines de manifestants en sang à l’hôpital, un gouvernement qui exécute fidèlement les ordres de l’extrême droite, en construisant de murs le long du fleuve Evros [frontière avec la Turquie] pour empêcher l’entrée des immigrants, qui ont eu recours au mécanisme destructeur du FMI et la Banque Centrale Européenne, évidemment sans prendre la peine de solliciter l’avis de la majorité. C’est le même gouvernement qui, au lieu de “développement vert” (comme promis avant les élections), a contribué à la dégradation de tous les espaces verts (un exemple révélateur, celui de Keratea, où il s’est accordé avec les entrepreneurs pour la construction d’une décharge illégale, tandis que dans le même temps, il n’hésitait pas à envoyer la police anti-émeute réprimer, par tous moyens, les réactions des citoyens). C’est le même gouvernement qui, avant les élections avait déclaré qu’il réduirait le caractère arbitraire de la police, et après, s’est empressé d’acheter des canons eau et procède actuellement à des nouveaux recrutements dans les corps de répression. Cependant, le gouvernement grec ne représente pas le seul exemple d’autoritarisme et de répression. C’est peut-être le plus “frappant”, mais on trouve des exemples d’oligarchie dans tout le “territoire” européen !

Ce gouvernement semble donc sur le point de s’effondrer à tout moment. Personne ne sait encore ce qui va arriver. Les faits sont en constante évolution. Mais au fil des heures, la frustration soulève de nombreuses questions. Une des questions clés est la suivante : existe-t-il une sortie à cette situation ? Afin de pouvoir donner une réponse, il faut examiner les données, non seulement sur la base de ce qui se passe en Grèce mais aussi en Europe (et si possible au niveau international). Surtout, nous devons examiner le mécanisme de l’UE.

La situation actuelle (au niveau national et européen)

Au cours des derniers 18 mois, depuis que le pays subit la triple tutelle du FMI - BCE - UE, on a noté un appauvrissement de la population par des coupes, sans précédent, dans les salaires et les retraites, la réduction drastique des dépenses sociales (ainsi que dans les investissements publics, pour lesquels s’intéressent tous fans des approches économistes), l’explosion du chômage, la perte de tous droits du travail qui avaient été conquis par des décennies de luttes, et l’effondrement de tous les indicateurs économiques, constituant la donnée la plus importante de la profonde “récession” qui a atteint des niveaux sans précédent dans l’Europe de l’après-guerre.

Cependant, la crise grecque a également un impact international, en raison de l’internationalisation des marchés. « L’euro est en danger à cause des Grecs irresponsables, qui, au lieu de travailler et produire, font des manifestations et ne paient pas leurs impôts » est un cliché que nous entendons souvent dans la bouche de plusieurs dirigeants des autres pays de l’UE et des économistes, qui tentent de diffuser le message bien connu “peuple coupable, pouvoir innocent !” En répondant à la question de savoir si nous, comme citoyens de ce pays, nous sommes responsables de cette situation, sans aucun doute nous disons que oui. Toute tentative de refuser cette responsabilité ressemble à une politique de l’autruche. Mais à la différence des néo-libéraux, qui ont pour seule arme l’éthique de culpabilité et sur cette base, tentent de nous détourner de l’action politique (c’est à dire, selon leur logique, “parce que nous sommes coupables, nous ne devrions pas nous plaindre, nous ne devrions pas manifester“), nous proposons le contraire, en disant que la grande erreur nous avons commise a été l’apathie (la passivité), “le seul terroriste” (comme le dit un slogan peint sur un mur dans le quartier d’Exarcheia). C’est l’apathie qui a conduit à notre tolérance envers les gouvernements corrompus qui ont régné dans ce pays, des gouvernements que nous aurions dû avoir démasqué et renversé il y a de nombreuses années. Bien sûr, les citoyens de tous les pays d’Europe ont fait preuve d’une même ou semblable apathie.

En fait, la particularité de la Grèce, à notre avis, ne réside pas dans la “fraude fiscale massive”. Le fait que le mot “grec” est devenu insultant dans la plupart des pays européens n’a rien à voir avec le manque de productivité [1]. Le facteur clé de la question remonte à décembre 2008 [émeutes consécutives au meurtre du jeune Alexandros Grigoropoulos par un policier], ainsi qu’à la culture anticapitaliste qui s’est enracinée dans la société grecque. Ce qui fait donc trembler les oligarques, derrière tout cela, c’est le rôle des mouvements anticapitalistes qui se sont développé en Grèce ces dernières années

Pour cette raison, nous insistons sur le fait qu’il est temps d’en finir avec l’apathie, si nous voulons vraiment un changement immédiat de la société. Les institutions existantes de l’oligarchie centralisatrice n’ont pas leur place dans une société autonome. Elles sont désormais obsolètes. Dès le premier jour de sa création, on savait que l’Union européenne était réactionnaire. Nous avons cru, toutefois, que notre participation à une institution oligarchique était la seule voie, la seule façon d’obtenir une prospérité, même fictive. Et peut être qu’il en fut ainsi. Maintenant, l’important est de comprendre que si nous voulons vraiment nous appeler des citoyens responsables, nous devons comprendre l’importance de notre participation dans la société, l’importance de décider nous-mêmes de notre avenir commun, et non qu’il soit déterminé par une poignée d’oligarques !

Le mécanisme de l’Union européenne est fondé sur une autorité centrale qui prend très peu en compte les opinions de la population d’un pays particulier. Les organes décisionnels de l’UE (le Conseil, la Commission européenne) ne bénéficient même pas de la légitimation électorale de la part d’un quelconque corps électoral (le Conseil européen se compose des chefs d’État ou de gouvernement des États membres et du Président de la Commission, tandis que les commissaires sont nommés par les gouvernements) alors que les bureaucrates qui les entourent (aussi connus comme eurocrates, et ils sont fiers de cette autodénomination) ne sont pas plus élus directement. Le Parlement européen a un caractère purement consultatif, assesseur. La dégradation de la souveraineté populaire est un fait, non seulement en Grèce mais dans presque tous les pays des 25 membres. Un exemple de violation de la voix du peuple est l’Irlande, où après le rejet du traité de Lisbonne, les citoyens ont dû retourner aux urnes pour donner finalement la bonne réponse “oui”, celle qui naturellement convenait à Bruxelles, comme en 2001 quand ils ont été appelés à voter pour ou contre le traité de Nice (traité sur l’élargissement de l’Union européenne). Les plébiscites sont réalisés en Irlande en raison d’une disposition constitutionnelle qui impose l’avis de l’électorat dans son ensemble sur de telles questions. Un autre exemple illustratif de la nature antidémocratique de l’Union européenne est la création de l’Eurogendfor (Force européenne de répression des manifestations), qui est chargé d’intervenir sur le territoire de tout État membre et dont une partie de celle-ci, selon certaines sources, est actuellement sur le territoire grec, prêt à “agir” s’il y a un risque de rébellion généralisée.

Les perspectives qui émergent et leurs répercussions

Plusieurs économistes suggèrent le départ du pays de la zone euro et le retour de la drachme [2], en disant que « les politiques du mémorandum vont dégrader définitivement le niveau de vie du pays », que « la faillite est inévitable, et par conséquent, qu’il serait préférable qu’elle se produise maintenant plutôt que lorsque la situation se sera davantage détériorée ». D’autre part, l’opposition est favorable au maintien de la Grèce dans la zone euro, en se insistant sur « les conséquences désastreuses pour notre économie que pourrait avoir nos options eurosceptiques ». Cependant, tous ces scénarios sont basés sur une analyse uniquement “scientifique”, dont les citoyens n’ont qu’une faible compréhension. Ils parlent avec des formules mathématiques et des termes financiers incompréhensibles, qu’évidemment presque personne ne peut comprendre ou utiliser, que ce soit dans la vie quotidienne, au travail ou dans la société !

Les scénarios eurosceptiques, malgré le fait qu’ils expriment une vérité, contiennent un grand risque : la culture d’un terrain adéquat pour l’isolement culturel et la montée du nationalisme. L’extrême droite fait une propagande vulgaire en faveur d’un retour aux vieilles structures de l’État-nation, en proposant souvent les valeurs du conservatisme national. Mais, ce point de vue est aussi cultivé par de nombreux gauchistes qui se référent à la souveraineté populaire, et dans le même temps, parlent d’indépendance nationale. Il est clair que la souveraineté populaire ne peut s’acquérir que si un pays devient indépendant de l’autorité centrale de Bruxelles, mais cela ne signifie pas nécessairement sa démocratisation ! Au contraire, un régime dictatorial pourrait s’emparer du pouvoir, chose que l’Union européenne n’accepte pas. Un exemple typique d’extrême droite eurosceptique est le britannique Nigel Farrange, leader du groupe United Kingdom Independance (UKIP), qui parle continuellement de sortir la Grande-Bretagne de l’UE, uniquement et exclusivement pour que son pays échappe aux pressions du Tribunal des droits humains quand les autorités tentent de limiter l’immigration. Que se passerait-il si l’UKIP remportait les élections en Grande-Bretagne ? Évidemment, nous verrions l’instauration d’un nouvel Etat, comme celui de Metternich, inaccessible aux immigrés. Simultanément, l’euroscepticisme de gauche est en train de cultiver des tendances d’un ethnocentrisme similaire en se référant à l’indépendance nationale, parce qu’elle met en avant l’entité métaphysique de la nation comme le concept central pour le développement d’une évolution politique “idéale”.

Sur cette base (et à partir de ce que nous avons appris à croire), ils nous appellent à nous placer dans un dipôle. Les préjugés de chacun et ses perceptions conduiront au premier ou au deuxième camp. Mais en réalité, il y a plus d’options que Oui ou Non. Ce qui devrait nous préoccuper vraiment, ce n’est pas de rester ou non dans l’UE ou de la zone euro, mais le Oui ou Non à la démocratie. Cela signifie que nous devons voir les choses d’un point de vue purement politique, non capitaliste, parce que les deux tendances – en dépit du fait que la sortie de l’UE est principalement exprimée par le mouvement anticapitaliste – demeurent captives de l’imaginaire : Gouvernance “rationnelle” – Accumulation du capital – Propriété. Pour les eurosceptiques de gauche, le concept d’Etat-nation est utilisé comme une propriété (le pays est en même temps un mécanisme de production). Ainsi, le dilemme n’est pas “Grèce indépendante ou Union européenne”, mais “démocratie ou capitalisme”, ou, plutôt, “autonomie ou barbarie”. Comme nous l’avons indiqué précédemment, le mécanisme de l’UE est à des kilomètres de ce que nous appelons la démocratie. À notre avis, la vraie démocratie se caractérise par l’égale participation au pouvoir de tous les citoyens et non dans la représentation de la société par une oligarchie. Par conséquent, malgré que nous mettions en question l’UE en tant qu’institution, nous ne nous opposons pas à l’union des peuples. Nous devons examiner séparément et de manière distincte les relations de pouvoir entre les leaders des 25 pays et les liens de solidarité que les peuples pourraient développer ensemble. Nous pourrions voir alors la proposition de la démocratie directe comme une nouvelle forme de perspective.

Retour aux assemblées

Les partis politiques, sans exception, ont démontré qu’ils ne sont pas à la hauteur des circonstances (bien sûr, rien de différent n’aurait pu arriver, parce que ce qu’ils espèrent vraiment, c’est de détenir un pouvoir toujours plus concentré et dans chacun de leurs mouvements, ils ne cherchent pas à améliorer la société mais leur propre communication). Si nous voulons vraiment nous appeler citoyens, nous devons nous détacher de ce raisonnement. Nous devons réfléchir au fait de savoir si à chaque fois nous voulons simplement rester dans l’attente d’une élection tous les quatre ans pour exercer notre droit “démocratique”, en balançant un vote de protestation dans la logique du “moindre mal”, ou s’il est préférable d’agir directement, en nous basant sur notre moi social, et créer nous-mêmes les nouvelles institutions de la société, en nous passant de la “transition” vers un “changement de régime” maintenant désuète.

Quand des mouvements sans précédent dans l’histoire de l’“Occident” (ou du capitalisme métropolitain) comme Occupy Wall Street, la grève générale à Oakland (Etats-Unis) – après de nombreuses années – le Occupy LSX à Londres, sèment les graines de l’action anticapitaliste à travers toute la planète, nous n’avons pas le droit moral de rester les bras croisés et d’aller là où l’élite politique et économique veut bien nous conduire. Comme le disait plus poétiquement Dante dans la Divine Comédie, « les places les plus brûlantes de l’enfer sont réservées à ceux qui, durant des temps de crise morale gravissime, ont choisi de rester neutres ». Ce que nous avons besoin de toute urgence en ce moment, c’est de comprendre pourquoi l’action politique directe est importante, en proposant la démocratie directe comme une forme d’institution politique dans le cadre du “projet d’autonomie” et, simultanément, comme un axe fondamental autour duquel se développe l’organisation sociale, l’économie, la vie sous tous ses aspects.

Alors que pendant si longtemps ils ont claironné que les “marchés” ont tendance à s’autoréguler, nous pouvons dire que les sociétés ont également tendance à faire de même. Une société, dans son cadre purement fonctionnel, tend à être produite et à se reproduire, qu’elle soit située dans un quartier pauvre de Caracas ou à Manhattan. La question centrale, par conséquent, n’est pas “s’il existe une solution alternative” (monopole de la pensée et de la pratique), mais à travers cette indétermination des mouvements qui existent et qui peuvent exister, “qu’est-ce que nous choisissons ?”. Voulons-nous vraiment une vie comme celle de Manhattan, où il est possible de consommer sans limites ? Voulons-nous vivre dans un bidonville et, pour notre malheur, devoir consommer à Manhattan ? Ou bien peut-être ne voulons-nous “ni Manhattan, ni bidonvilles” ?

Le temps est venu de penser autrement, d’imaginer que notre vie n’est pas une affaire de faux dilemmes et que notre prospérité n’est en aucune façon liée à des indicateurs économiques. Cela est valide uniquement pour les sociétés dont les principaux éléments de leur échelle de valeurs sont les indicateurs économiques, ou capitalistes/économicistes. Mais les valeurs peuvent changer si l’on imagine d’autres valeurs dont on pense qu’elles sont meilleures, plus rationnelles et plus humaines. Et grâce à cette explosion de notre imagination, nous pourrons créer les conditions d’une autre vie compatible avec cette “autre part” de nos pensées. Évidemment, pour réaliser quelque chose de semblable, nous avons besoin d’un espace. Un espace qui soit public. Et cet espace n’est autre que celui des assemblées démocratiques, où les gens viennent et deviennent des citoyens, en ayant l’occasion de cultiver un réseau d’égalité réelle et effective, constitué et façonné par les relations sociales. Ici, l’action récupère sa signification, puisque le sujet compte comme un être social : il a opté pour décider, et pas simplement pour choisir qui va décider pour lui, comme le font les individus.
On dit que les affamés n’ont rien à craindre... Qu’attendons-nous donc pour organiser nos vies en dehors du modèle capitaliste de la barbarie ? En questionnant tout ce qui s’autodéfinit comme “rationnel”, il devient évident que même la faillite ne peut pas exister, sauf au sein du système capitaliste et de la logique du néolibéralisme. Nous pouvons créer, dès maintenant, des réseaux d’alimentation solidaire, occuper des maisons inhabitées, fonder des écoles qui offriront une éducation pour la vie et non pour la soumission. Il suffit que nous le décidions et passions à la pratique ...

Le 1er novembre 2011

[*] En mai 2011 une enquête laisse apparaître que le travailleur grec travaille en moyenne 2119 heures par an, par rapport aux 1390 heures de l’Allemand, 1554 du Français, 1654 de l’Espagnol, 1719 du Portugais et 1773 de l’Italien. Tout aussi infondée est la perception que les Grecs parviennent à prendre leur retraite plus tôt. L’âge moyen de la retraite est de 61,5 ans, soit très proche de la moyenne européenne et au-dessus des 60 ans des Français et des Italiens.

Source : Autonomy against Barbarisn

Notes

[1] Le dénigrement mondial de la Grèce se concentre sur le mot “productivité”. La faible production a placé le pays sur la liste noire des marchés, tout en créant différents types de stéréotypes racistes (« Vous êtes en Grèce, donc vous êtes paresseux »), en confondant la paresse avec le dysfonctionnement des structures de production grecques [*] (et c’est fait pour des raisons évidentes !). C’est vraiment l’un des plus grands problèmes des néolibéraux. L’éthique du travail et la culpabilité qui suit sa logique “rationnelle” écrase toutes les significations de la créativité et de l’expression humaine. L’homme est devenu un animal laborans, dit Hannah Arendt car la vraie signification du travail (comme concept de création) a été perdue du fait qu’il a été identifié avec la production de biens qui ne servent qu’à la consommation. Même la construction d’une maison est, selon elle, un élément du labeur (labor en anglais) et pas du travail (work en anglais). Par conséquent, essayer de suivre la logique du “nous devons devenir un pays productif” (parce que c’est ce que veulent les technocrates et les foules apathiques) est probablement une idée désastreuse. Si tous les pays produisent et consomment comme la Grande-Bretagne ou la France (par exemple), la planète n’en survivrait pas pendant de nombreuses années ...

[2] Monnaie de la Grèce avant l’euro

4 Messages de forum

  • Actions contre la taxe immobilière spéciale recueillie par la facture d’électricité

    Le gouvernement a menacé de couper l’électricité à tous ceux qui ne paieraient pas le dernier impôt sur l’immobilier : il s’agit de l’une des nombreuses taxes, redevances et contributions que chacun des sujets qui vit dans cette province de l’Union européenne doit verser au capital et à l’État. Le régime a déclaré qu’il allait percevoir cette taxe additionnelle extraordinaire à travers la facture d’électricité de chaque propriété.

    Pendant que l’Etat est occupé à recomposer son exécutif dans une tentative d’union nationale, la population est en train de recevoir ces nouveaux impôts. Mais partout, des gens s’organisent pour résister, pour ne pas payer, pour rebrancher le courant en cas de coupure…

    Voici quelques unes des réactions collectives et auto-organisées en cours contre cette taxe.

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    Le vendredi 11 novembre, les membres de l’Assemblée ouverte des habitants de Ilioupoli, (commune proche d’Athènes) ainsi que d’autres personnes opposées aux tributs que veut imposer le gouvernement et ses maîtres, ont organisé une manifestation devant les bureaux locaux de la Compagnie Nationale d’Electricité (DEI). Le dimanche 13 novembre, il y aura une réunion ouverte dans ce quartier afin de prendre des décisions concernant de futures actions.

    En accord avec les actions de l’Assemblée ouverte des habitants de Ilioupoli, les membres de l’Assemblée populaire de la commune de Agios Dimitrios (Brahami) se sont réunis le vendredi 11 novembre à midi à proximité des locaux de la DEI de leur quartier.

    Voici le communiqué de l’Assemblée populaire de Brahami :

    Impôts immobiliers par la facture d’électricité, coupures de la fourniture électrique, mesures d’austérité successives, licenciements, pauvreté ...

    Que les oppositions individuelles se transforment en refus et en action collective !

    Les mesures imposées par le gouvernement sont présentées comme la seule solution pour mettre fin à l’“effondrement économique”. Mais l’accumulation de la dette est une création du système capitaliste qui peut conduire occasionnellement à des crises qu’il demande alors toujours aux travailleurs et aux chômeurs de payer.

    Au cours des deux dernières années, nous subissons les conséquences de cette politique dans nos vies, avec les couches sociales inférieures et moyennes recevant chaque jour un déluge de taxes de la part de l’Etat. Le taux de chômage croît à un rythme galopant, les salaires diminuent et la quête du profit dans toutes les activités humaines devient toujours plus intense.

    Dans le contexte des attaques économiques que nous recevons, non seulement les gens ne peuvent déjà plus satisfaire aux exigences minimales requises pour leur survie, mais ils courent maintenant le risque supplémentaire d’être privé de leur alimentation électrique. Comme si tout cela ne suffisait pas, à tout cela vient s’ajouter la nouvelle taxe sur l’immobilier recouvrée par la facture d’électricité. Pour la première fois dans notre pays, l’électricité est transformée de bien social en un moyen de chantage.

    Il est nécessaire de réaliser le pouvoir (la force) que nous avons entre nos mains et il nous faut agir dès maintenant, collectivement et efficacement contre l’offensive que nous subissons quotidiennement.

    En regroupant chacune de nos oppositions individuelles dans une résistance collective pour sortir vainqueurs.

    En nous solidarisant avec ceux dont l’alimentation électrique a été coupée pour ne pas avoir pu, ou de ne pas avoir voulu, payer cette taxe.

    Personne ne doit rester seul devant ce choix (du non paiement), nous allons y faire face en ensemble.

    En ayant confiance dans l’auto-organisation comme la seule option possible maintenant, mettons en place notre résistance par la désobéissance collective, sans rien attendre d’aucun “sauveur”. Organisons notre réaction par des processus de démocratie directe, d’une façon pratique et plus efficace.

    Nous appelons à un DEBAT INFORMATION, le samedi 12 novembre sur les modes d’action et de solidarité concrète au niveau local, au sujet des coupures d’électricité et le refus de payer l’impôt sur l’immobilier par le biais des factures de la DEI.

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    L’Assemblée populaire ouverte du quartier Ellinikos-Argyroupolis a eu lieu le samedi 5 novembre.

    Voici la traduction de leur communiqué.

    Non à l’impôt sur l’immobilier par les factures d’électricité.

    Aucune maison sans électricité !

    Voisin / voisine,

    L’Assemblée populaire ouverte des quartiers Argyroupolis - Ellinikos est une initiative d’habitants qui, depuis le mois de mai dernier, se rencontrent pour discuter et élaborer ensemble des réponses communes à tout ce qui détruit nos vies.

    Le samedi 5 novembre, nous avons parlé des moyens de faire face à l’impôt de brigand sur l’immobilier intégré aux factures d’électricité. Nous avons échangé nos vues et expériences, nous avons partagé nos craintes, inquiétudes et angoisses, et nous avons conclu une fois de plus avec la devise que, face à l’aliénation de l’accommodement et de l’individualisme, la solidarité dans la pratique est non seulement est notre arme la plus puissante, mais aussi la seule réponse que nous avons à donner en tant que société.

    Avec le principe et la pratique de la solidarité, nous allons procéder à une brève information sur les possibilités que nous avons, ainsi que des propositions d’action concrètes.

    Pour payer uniquement le prix de l’électricité, sans crainte, nous allons pouvons aller à un guichet automatique d’une banque qui travaille avec les entreprises de services publics. La municipalité de Ellinikos - Argyroupoli prend en charge la collecte des factures payées et soutient le refus de payer l’impôt sur l’immobilier (tél. 2132018745).

    Verrouillons à clé l’armoire du compteur électrique. Chacun de nous est à côté de son voisin et nous pouvons empêcher les coupures de l’électricité de tous les foyers.

    S’ils parviennent à couper l’alimentation, organisons nos réactions en commun dans le quartier et nous nous reconnecterons.

    La solidarité effective est notre meilleure arme contre la vague de terrorisme que le capital et l’État ont lancé contre nous. La seule garantie de l’efficacité de notre lutte est notre action collective et notre combativité dans la lutte.

    Nous ne paierons pas ! Parce que nous ne pouvons et ne voulons pas payer !

    L’électricité est un bien social et ne peut pas être un moyen de chantage pour obtenir le paiement d’une taxe injuste et antisociale.

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    Voici le communiqué du Réseau de solidarité sociale Exarchia- Neapoli contre les impôts. Il a déjà eu une réunion le dimanche 6 novembre et la prochaine est prévue le samedi 12 novembre sur la Place de Exarchia.

    Aucune maison sans électricité !

    Plus de “salut” à attendre ! Sauvons-nous nous-mêmes et nos voisins !

    Pendant deux ans, sous le prétexte du terrorisme de la dette, nous subissons une offensive sans précédent : baisses des salaire et des retraites, licenciements, réduction des dépenses sociales, hausse des prix des produits de première nécessité... la liste est interminable.

    Un autre épisode de cette guerre qui a été déclarée contre nous est l’impôt immobilier que le gouvernement veut faire payer par la facture d’électricité et le chantage à la menace de couper le courant à ceux qui ne paient pas. Non seulement, c’est anticonstitutionnel de faire de la facture électrique un mécanisme de recouvrement des impôts, mais il est également inacceptable de priver n’importe lequel d’entre nous d’un élément social essentiel tel que l’électricité.

    Nous avons décidé de nous auto-organiser et de résister !

    L’imposition de ce tribut a rencontré une opposition massive de syndicats, d’associations, de municipalités, des assemblées de quartier et d’autres collectifs qui s’organisent pour ne pas payer. Nous sommes déterminés à empêcher toute personne qui essaierait de couper la fourniture électrique alimentation ainsi qu’à procéder à la reconnexion si la coupure a déjà été faite.

    Prenons des initiatives pour défendre nos vies et nous soutenir les uns les autres !

    Notre choix est la désobéissance et notre arme est la solidarité !

    Ensemble, nous avons le pouvoir d’annuler leurs projets !

    Pour ceux qui n’ont pas d’argent pour payer ou qui refusent de payer cet impôt, samedi 12 novembre à 18h Place de Exarchia nous discuterons :

    • Du refus massif de payer l’impôt (les formes de non-paiement)
    • De ne laisser personne sans électricité. Organisation de soutien pour les personnes qui risquent d’avoir l’alimentation coupée.
    • De rebrancher le l’alimentation coupée
    • Des manifestations de protestation et blocages de la DEI (compagnie électrique)
    • De la connexion avec les (mouvements des) autres quartiers et collectifs
    • De propositions pour d’autres actions

    Réseau de solidarité sociale Exarchia- Neapoli contre les impôts

    D’autres assemblées de quartier contre les taxes se tiennent dans différents quartiers d’Athènes et dans plusieurs villes et villages du territoire de la Grèce.

    Le 12 novembre 2011

    • Depuis le 1er novembre, les travailleurs de l’entreprise “Aciéries Grecques” (Helliniki Halivourgia), à Aspropyrgos, zone industrielle d’Elefsina (Eleusis), à 20km d’Athènes, sont en grève pour résister au terrorisme patronal en refusant l’imposition de la journée de travail de 5 heures, la mise en place de la flexibilité, du salaire payé à l’heure et la baisse de moitié de leur salaire mensuel.

      La grève illimitée des ouvriers des “Aciéries Grecques” constitue une réponse catégorique à la décision patronale de licencier 34 travailleurs, qui ont osé rejeter à une écrasante majorité lors d’une assemblée générale interne de leur syndicat, la tentative d’imposer le chantage suivant : instauration du temps à temps partiel généralisé par la journée de 5 heures, avec une réduction de 40% des salaires, ou alors 180 licenciements sur un total de 378 salariés.

      Ils luttent aussi contre la mise en place de la flexibilité, la non rémunération des heures supplémentaires, le paiement des salaires à l’heure… Ils se battent aussi contre le syndicat jaune qui signe des accords pourris et n’hésite pas à lâcher 34 travailleurs, qui plus est, leurs propres syndiqués.

      La réaction des ouvriers a été immédiate. Il n’est pas question pour eux de retourner travailler « dans le fer et le feu pour 500 euros par mois ». Ils préviennent : « Nous ne reculerons pas. Nous avons choisi le chemin de l’honneur et de la dignité pour défendre le pain et le futur de nos enfants ».

      La direction a déclenché une offensive terroriste offensif contre les grévistes et cherche les moyens de casser la grève. Ainsi, le 24 novembre, elle a envoyé une lettre à la direction du syndicat, dans laquelle elle propose la mise en place de la journée de cinq heures pendant trois mois pour tous les travailleurs, sans effectuer des licenciements jusqu’à la fin du trimestre. Évidemment, les grévistes ont rejeté à l’unanimité la proposition patronale et ne vont pas dialoguer sur un quelconque changement de leurs relations de travail qui serait déguisé sous l’habit de « temporaire ».

      Comme il est précisé dans le communiqué émis par l’assemblée générale des travailleurs des “Aciéries Grecques”, « notre travail dur a fait augmenter la production d’acier l’an dernier de 196 000 à 266 000 tonnes, et la pénibilité du travail avec des accidents de travail quotidiens et la mort d’un travailleur. Les profits de l’employeur Manesis sont immenses. Il continue le chantage en disant que si nous n’acceptons pas ses exigences de travailler comme des esclaves, il licenciera 180 travailleurs de plus. »

      La vague de solidarité qui s’est levée envers les ouvriers sidérurgistes est sans précédents, et a eu pour effet de renforcer le courage des gréviste. Les moyens de désinformation grecs ont fait le silence sur cette grève et lors des rares références qu’ils en ont faites, ils ont essayé de la calomnier ou de la présenter comme une cause perdue. La majorité d’entre eux n’a même pas fait une simple mention de la grève, depuis qu’elle a commencé au début du mois.

      Mais, les grévistes ont déclaré qu’ils sont décidés à combattre jusqu’à la victoire finale et dénoncent l’attitude du syndicalisme officiel vendu. « Pour les ouvriers de la sidérurgie, il n’y a pas de retour en arrière possible ! Si nous perdons, c’est la porte ouverte à la journée de travail de 5 heures et la loi de la jungle dans le travail pour les autres usines, ce qu’attendent tous les patrons de l’industrie. La victoire des sidérurgistes sera la victoire de toute la classe ouvrière. C’est pourquoi nous voulons que vous soyez de notre côté.

      À partir de maintenant, la terreur, le chantage et les attaques contre nos vies ne passeront pas !

      Soutenez les grévistes de toutes les façons possibles : par des résolutions et communiqués de presse des syndicats, des structures de quartiers, des organisations de la jeunesse et de femmes, partout, par votre présence physique à la porte de l’usine, par des collectes financières et de nourriture pour les familles des grévistes.

      Nous dénonçons devant tous les travailleurs, la majorité de la Fédération de la métallurgie et du Centre du Travail d’Elefsina[1], qui pendant 16 jours, non seulement ne se sont pas réuni pour discuter de l’organisation de la solidarité,, mais d’en haut nous conseillent de nous soumettre, nous calomnient, essaient de nous diviser. Nous appelons les travailleurs à les ignorer et à s’organiser dans chaque lieu de travail. La victoire sera difficile, mais elle sera le nôtre ! ».

      Samedi 19 novembre, plusieurs milliers des personnes se sont rendues dans l’usine en solidarité. Plusieurs milliers d’euros ont été récoltés par des associations, syndicats, collectifs, individus ainsi que des produits alimentaires.

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      [1] Sorte de Bourses du Travail, gérées par les structures syndicales territoriales.

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      Caravane de solidarité avec les grévistes des “Aciéries Grecques”

      Le dimanche 27 novembre, plusieurs syndicats, collectifs, assemblées de travailleurs et autres personnes solidaires ont fait une caravane de solidarité avec les grévistes des “Aciéries Grecques”. Les voitures qui ont participé à la caravane de solidarité sont allées jusqu’à à la ville d’Aspropyrgos, près d’Athènes, où se trouvent les installations de l’usine. Les près de 400 grévistes qui sont en grève depuis 30 jours, en exigeant la réintégration immédiate de leurs 34 camarades licenciés, tout en résistant à la tentative des patrons de l’entreprise d’imposer le travail dit flexible, c’est-à-dire la cinq jours par semaine, cinq heures par jour et en réduisant leurs salaires. La décision de poursuivre ou non la grève a été prise lors d’une assemblée hebdomadaire. La participation aux assemblées atteint 100% des travailleurs et la volonté de continuer la grève et de maintenir une attitude intransigeante devant les concessions fictives faites par les patrons de l’entreprise est partagée par tous les travailleurs.

      Les 70 personnes solidaires ont été reçues avec enthousiasme par les grévistes, et des slogans tels que « la solidarité est l’arme des travailleurs, guerre à la guerre des patrons », « sans toi ni une roue, ni un engrenage, travailleur sans patrons tu peux » ont été scandés. Pendant leur séjour dans les locaux de l’usine, les solidaires ont eu l’occasion de discuter avec leurs collègues, et ont exprimé la conviction commune que ce type de lutte inspirent et donnent de la force pour nous tous de continuer la lutte de la classe travailleuse et la majorité sociale contre l’offensive féroce que nous recevons du capital et l’Etat.

      Les personnes solidaires ont transmis aux travailleurs une résolution de solidarité avec leur lutte, tandis que les grévistes les ont informé que des travailleurs de toute la Grèce, ainsi que de l’Inde, étaient venus les visiter dans l’usine en signe de solidarité. La délégation de syndicalistes de New Delhi représentait des millions de travailleurs.

      Les personnes solidaires ont souligné que de telles luttes sont des exemples à suivre et que la croissante vague de solidarité sera ce qui donnera la force aux grévistes pour écraser le terrorisme des patrons. Comme l’ont dit les camarades grévistes « Même 5 minutes de présence solidaire dans les installations de l’aciérie sont précieuses. »

      Dans la caravane de solidarité ont participé des travailleurs/euses, chômeurs/euses ainsi que les syndicats et collectifs suivants :

      • Assemblée de Base des Travailleurs Motorisés,
      • Association des Traducteurs / Correcteurs,
      • Association des Serveurs / Cuisiniers,
      • Assemblée des Travailleurs / Chômeurs / Étudiants du secteur des médias,
      • Assemblée de Base des Techniciens de Cinéma et Télévision
      • Travailleurs du Métro – Front de Classe
      • Opérateurs des centres d’appel,
      • des camarades…

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      Autres informations

      1er décembre : grève générale à l’appel des tous les syndicats, mouvements, collectifs... Les journalistes ont avancé leur grève de 24h pour suivre celle du 1er décembre

      Taxe immobilière

      Tollé il y a quelques jours lorsque certaines victimes du séisme de 1995 (un tremblement de terre à qui avait été promis la possibilité d’obtenir des prêts préférentiels pour reconstruire leurs maisons) ont reçu leur facture d’électricité qui comprenait la nouvelle taxe sur la propriété, basée sur les mètres carré des “maisons-conteneurs” (sortes de baraques de chantier) dans lesquels ils vivent depuis le séisme, il y a seize ans.

      Devant les problèmes de recouvrement de l’impôt spécial sur la propriété, le gouvernement vient de double le délai de paiement, passant de 40 à 80 jours.

      Baisse des salaires

      Le ministère des Finances a ordonné une réduction des salaires immédiate de 25% pour les travailleurs de 11 entreprises du secteur public, connus collectivement par leur acronyme grec DEKO Les coupes sévères qui entreront en vigueur d’ici la fin de ce mois de novembre. Il s’agit de mettre les travailleurs de l’électricité et des compagnies publiques des eaux à égalité avec les fonctionnaires qui ont déjà connu des réductions sur leur revenu.

      Les onze entreprises sont la Compagnie Publique de l’Electricité (DEI), le Gaz Grec (DEPA), La Poste Grecque (ELTA), Eaux de Thessalonique (Eyath), Eaux d’Athènes (Evdap), la Compagnie générale des mines et de la métallurgie (Larco), la société d’Etat des Jeux et Paris (OPAP), l’Autorité portuaire de Thessalonique, l’Autorité portuaire du Pirée, la banque Agrotiki et banque postale TT Hellenic.

      D’autres réductions seront imposées plus tard, ce qui permettra de réduire les salaires d’un total de 35% comparativement à en octobre 2009. (Athens News/gw)

      Ministre agressé

      Des policiers de l’île de Lesbos en Egée orientale ont été envoyés à deux reprises vendredi pour escorter l’adjoint au ministre du Développement, Adonis Georgiadis, membre du parti d’extrême droite Rassemblement Populaire Orthodoxe (LAOS), a été chahuté par des manifestants qui lui ont lancé des fruits et des oeufs. La première fois que la police a été appelée à intervenir a été lorsqu’une foule en colère a encerclé un bâtiment du gouvernement dans le principal port de l’île et a tenté de pénétrer à l’intérieur. Les policiers ont aidé Georgiadis à échapper aux manifestants, mais pas avant qu’ils ne le bombardent avec des oranges et des œufs.

      Le sous-ministre, mieux connu pour sa rhétorique bruyante et pour vanter les livres d’histoire nationaliste à la télévision, a également été escorté dans les locaux de la station locale de télévision Archipelagos où il donnait une interview. Une fois de plus, une foule s’était rassemblée à l’extérieur des studios de la télévision, en criant des slogans injurieux. Le secrétaire d’Etat a dû traverser la foule des manifestants. Il en est sorti indemne mais les manifestants ont pourchassé la voiture de patrouille en lui jetant encore des œufs et des fruits.

      Pauvreté

      Un demi million de Grecs sans aucun revenu.

      Environ 500.000 Grecs vivaient dans des foyers n’ayant aucun revenu parce que tous ses membres sont au chômage, selon des chiffres de la Banque de Grèce (CS) pour le premier semestre. Cela représente 12,9% de la population active, contre 9,8% l’année précédente a dit la banque centrale. Les statistiques montrent également que les revenus bruts ont chuté de 6,3% cette année, comparativement aux 9,1% en 2010.

      Les chiffres ont été inclus dans la période intermédiaire de la banque rapport sur la politique monétaire, prononcé devant le Parlement ce mercredi.

      Fuite des capitaux / retraits bancaires

      29 novembre. La fuite des capitaux se poursuite inexorablement. « En septembre et octobre, deux mois très mauvais en raison de l’incertitude politique, nous avons eu une perte de 13 à 14 milliards d’euros », a indiqué le gouverneur de la Banque de Grèce Georges Provopoulos devant une commission parlementaire. Il a également précisé que ces retraits s’étaient poursuivis lors des dix premiers jours de novembre.

      Un centre des impôts endommagé

      29 novembre. La police grecque a déclaré qu’une bombe incendiaire artisanale avait endommagé une recette des impôts, à Athènes, sans faire de blessé.

      Un communiqué de la police a déclaré que l’engin a explosé peu avant l’aube mardi dans la banlieue sud de Glyfada, mettant le feu au centre des impôts qui n’a pas pu ouvrir ses portes. Il n’y a eu aucune revendication de la responsabilité de l’attaque.

      La police a déclaré que la bombe artisanale a été faite de quatre bonbonnes de camping-gaz, un type de dispositif incendiaire fréquemment utilisés par les petits groupes anarchistes qui s’attaquent aux des symboles de la richesse et du pouvoir d’Etat. (source : AP)

      Petites histoires de Grèce sous la gestion du FMI

      La boutique d’un prêteur sur gage saccagée à Athènes

      Le lundi 28 novembre, un prêteur sur gages dans le quartier de Petralona à Athènes, dans la rue Keiriadon, a eu sa vitrine saccagée et des tracts avec les slogans suivants ont été jetés :

      « Profiteurs, hors de nos quartiers, pas un pouce de terrain aux usuriers ».

      « Tous ceux qui voient notre pauvreté et notre appauvrissement comme une occasion de faire un retour rapide, devront faire face à la colère des révoltés. Nous sommes tous côte à côte. La solidarité est l’arme du peuple ».

      Grèce : le maire d’Athènes enlève les bancs utilisés comme abri par les sans-logis

      29 novembre 2011. Au milieu de la plus grande crise depuis de nombreuses décennies, et juste avant un hiver imminent, la municipalité d’Athènes a décidé d’enlever les bancs de la place Klauthmonos. Ces bancs sont utilisés comme abris de basiques par les personnes sans-abri. Le nombre de sans-abri a cet hiver monté en flèche à plus de 20 000, un nombre record selon les normes athéniennes.

      • Un texte de l’Initiative des étudiants et des travailleurs grecs de Paris concernant les grévistes des Aciéries grecques. Merci de le faire circuler et signer.

        Toute sorte de solidarité, morale ou financière, est importante pour cette lutte !

        Depuis le 1er novembre 400 travailleurs des « Aciéries grecques » (Helliniki Halivourgia) sont en grève, après avoir refusé la proposition du patronat qui consistait soit à la suppression de postes et à des licenciements, soit à la réduction des salaires « afin d’éviter les licenciements ». Une proposition similaire à celle imposée par Fiat à ses ouvriers il y a quelques mois. L’assemblée générale des travailleurs de Helliniki Halivourgia n’a accepté aucune des deux propositions et la direction a décidé de licencier 34 travailleurs. Leur réponse a été la grève, qui continue aujourd’hui, même si la direction a essayé de faire d’autres propositions, comme par exemple de réembaucher les licenciés en intérim. Ils ne l’ont pas accepté…

        La lutte des travailleurs de Helliniki Halivourgia, surtout dans la situation actuelle de crise, de chômage et de précarité, n’est pas juste « une autre lutte », elle incarne en ce moment la lutte de toute la classe ouvrière. Les travailleurs montrent qu’ils se battent ensemble, sans les fausses divisions entre « licenciés » et « non-licenciés ». Ils ont conscience du fait que leurs intérêts sont communs et opposés à ceux de la direction de l’entreprise. Comme ils le disent dans leur communiqué du 17 novembre « nous sommes en grève, comme un poing, pour le 16ème jour. Et nous continuons ! Nous ne reculons pas, nous avons choisi le chemin de l’honneur et de la dignité, pour défendre le pain et l’avenir de nos enfants ». Il s’agit d’une lutte qui n’a pas d’autre choix que de gagner…Sa victoire sera une victoire de tous/tes les travailleurs en Grèce et ailleurs.

        Plusieurs messages de soutien arrivent du monde entier : des syndicats d’Argentine, du Chili, de Russie, ou d’Espagne,… et bien entendu des syndicats, des lycéens et des étudiants grecs. Les actes de solidarité dans le pays se multiplient : des travailleurs d’une usine de production de lait (Mevgal) ont apporté du lait aux grévistes, des retraités, des lycéens et des étudiants ont symboliquement offert de l’argent à la caisse de solidarité des grévistes, beaucoup d’anonymes apportent leur soutiens financier, matériel ou tout simplement moral.

        Nous aussi, nous exprimons notre soutien et notre pleine solidarité avec les grévistes de « Helliniki Halivourgia » !

        Leur lutte est la nôtre aussi !

        Leur victoire sera aussi à nous !

        Initiative des étudiants et des travailleurs grecs de Paris

        Contact : solidarite.acieriesgr@gmail.com


        Nouvelles Hors Les Murs

        • Une fois de plus, nous empruntons le chemin de la rébellion

          Communiqué de l’Initiative des Elèves du 4º Lycée du quartier de l’est d’Athènes de Zografou, lequel sera distribué mardi 6 décembre 2011, trois ans après le meurtre par la police de l’adolescent Alexis Grigoropoulos et la rébellion de décembre 2008.

          Une fois de plus, nous empruntons le chemin de la rébellion

          En décembre 2008, une rébellion sans précédent a éclaté après le meurtre de notre camarade de classe Alexandros Grigoropoulos par les carabiniers de la démocratie grecque. Les causes qui, il y a trois ans, ont conduit la jeunesse à sortir sur le devant de la scène, sont non seulement encore les mêmes maintenant, mais dans le contexte de la crise économique internationale et grecque, elles ne cessent de s’aggraver. Pauvreté, chômage, misère, répression de l’Etat, racisme.

          Mais la société semble abandonner son attitude défaitiste. Au cours des trois dernières années, avec l’intensification de la crise, la société a répondu. Après une série de grèves générales, le mouvement a culminé avec l’occupation des places et les deux grandes grèves générales de 48 heures.
          Sous cette pression, les masques du système politique bourgeois sont tombés, avec la formation du gouvernement d’“unité” et la participation de fascistes et de banquiers, afin qu’ils parviennent à voler nos revenus familiaux plus efficacement. Ainsi, pendant qu’ils donnent des ministères aux nostalgiques de Hitler et de Papadopoulos [chef de la Junte des colonels], ils envoient des impôts à nos parents, ils réduisent une nouvelle fois leurs salaires, ils les conduisent à la misère et taillent dans nos rêves en abaissant le niveau de l’éducation, en réalité, en nous jetant aux ordures.

          Ils volent notre futur ? Convertissons-les en notre passé !

          Mardi 6 décembre 2011, nous commémorons le meurtre d’Alexis, pas seulement comme un anniversaire, mais comme un point de référence pour les batailles du futur.

          Suivons l’exemple d’Occupy Wall Street, Occupy London, du nouveau soulèvement de la jeunesse en Egypte et de la lutte héroïque des travailleurs des « Aciéries Grecques », où ils sont en grève depuis plus d’un mois en occupant l’usine tandis que les médias n’en disent pas un mot.

          • Participation à la marche de commémoration dans les rues du quartier de Zografou.
          • Participation la manifestation centrale, au Propylée de la vieille Université, à 11h.
          • Création d’un Réseau des écoles du quartier de Zografou, pour une lutte commune.

          Nous sommes ici… assez petits pour ne pas avoir de rêves, et suffisamment grands pour avoir des illusions.

          Si tu veux rêver… Réveille-toi !

          Initiative des Elèves du Lycée n°4 de Zografou

          mathitestetartou.blogspot.com

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          Qu’est-ce qui leur fait espérer notre silence ?

          Le 6 décembre s’approche…
          L’heure est-elle donc arrivée ? Se produira-t-il de nouveau une rébellion ? Allons-nous faire paniquer Papademos et la Troïka ? Des élections auront-elles lieu pour que le peuple “parle” ? Une nouvelle “lutte de libération nationale” va-t-elle commencer ? Si le 6 décembre était des funérailles, nous pleurerions, si c’était un anniversaire, nous ririons. Ni l’un ni l’autre ! Comme nous n’aimons pas les prophéties, ni ce qui les précède, ni leurs contraires, nous préférons garder les pieds sur terre et voir ce jour comme bonne occasion supplémentaire de parler et d’agir contre les relations de domination existantes.

          En visant nos vies…
          Nous n’oublions pas, donc, que ce jour de la fin 2008, indépendamment du fait qu’un jeune de 15 ans a été assassiné, une rébellion sociale a éclaté. Les causes accumulées ont été (et sont) nombreuses. Mais elles ont surgies de l’exploitation (quel autre motif pourrait-il y avoir ?) : le noyau de ce système. Initialement, la rébellion s’est articulée comme le cri violent de différents sujets, dans plusieurs langages. Les rebellés ont attaqué des cibles étatiques et capitalistes (banques, ministères, commissaires de police, temples de la consommation…). Les rebellés ne demandaient rien, mais ils interrogeaient. Ils ont posé des questions : « Pourquoi toute cette sécurité ? » /« Qu’est-ce qu’elle garantit et protège ? » /« Combien de blindage pense avoir ce Pouvoir qui nous enlève notre propre vie ? »
          Ensuite cette rébellion a pris davantage de dimensions et a résonné aussi hors des frontières (de la Grèce), en laissant beaucoup d’héritages. Le mouvement de lutte s’est massifié, des projets auto-organisés ont été renforcés et de nouveaux ont été créés, le monopole de la raison et de la violence de l’État a été questionné à des niveaux sans précédent en Grèce depuis l’après-guerre.

          … pour sauvegarder leur vol
          Toutefois, nous ne devons pas négliger la situation générale, puisque nous parlons de cette période où la crise du capitalisme est devenue davantage évidente et manifeste étant donné les sommets atteints. C’est-à-dire qu’après 2008, ont commencé à être affectés d’une manière directe plus de secteurs importants de la société, dont ceux qui l’avaient déjà expérimenté pendant les années de la « prospérité ». Cela signifie que nous sommes en train de vivre, de toutes les manières, une situation politique et économique cruciale, dont l’administration ne peut être réalisée que d’une manière agressive, par un État qui, depuis longtemps, a été défait du masque de la « providence ».

          La combinaison de cette conjoncture avec l’antécédent de « décembre 2008 », c’est-à-dire avec le spectre d’un soulèvement massif, a plané d’une manière visible depuis lors, ce qui a obligé les dirigeants locaux à prendre des précautions (mesures). Depuis lors, nous éprouvons la “gigantisation” de l’État sécuritaire, tant quantitativement que qualitativement : augmentation du contrôle policier, nouvelles bandes policières motorisées, renforcement et modernisation de la police municipale, organisation de groupes para-étatiques, offensive intense contre plusieurs sujets clés de la rébellion (étudiants, immigrants, centres sociaux, occupations), détentions continues et retentions préventives dans presque toutes les luttes sociales, évolution de l’arsenal juridique (par exemple, la loi sur les capuches, la nouvelle loi antiterroriste, la prise obligatoire de l’ADN), l’approfondissement de la répression économique avec de lourdes amendes (par exemple, contre les insoumis ou contre ceux qui refusent de payer les péages).

          En outre, cette stratégie a un élément clef très particulier : ayant diagnostiqué que l’une des principales « réussites » de décembre 2008 a été la délégitimation du rôle de la Police, ils essaient, avec un plan élaboré, de réduire cette distance.
          L’institution du flic du quartier, les patrouilles de plus en plus fréquentes, l’établissement de relations avec des petits commerçants et des citoyens qui occupent des positions « utiles » dans l’espace public, y compris le petit café qu’ils prennent en état de service pendant toute la journée, tout conduit au même objectif principal d’implantation de la répression moderne : l’assimilation par la société de l’image et de la présence des forces de répression. Plus encore : la récupération de la confiance perdue et la recherche d’un soutien, à la police, dans le bénévolat volontariste et la collaboration des citoyens…

          Cependant, il ne faut pas oublier que la répression ne doit pas être utilisée seule, mais avec un accompagnement idéologique pour être légitimée et rendue supportable. Ainsi, on mobilise plus que jamais, la vieille recette de l’“unité nationale”. C’est-à-dire que, quand la crise fait disparaître la « carotte » (comme promesse de privilèges tangibles), le fouet ne peut pas être brandi totalement nu. C’est alors qu’apparaît le conte du « sacrifice pour le bien commun »… Maîtres et esclaves, nous sommes fait pareils… face aux mauvais étrangers et aux traîtres. Et ce sont presque tous les camps, de droite ou de gauche, y compris la gauche extraparlementaire, qui utilisent des concepts dangereux comme la patrie et la souveraineté nationale. Évidemment, chacun pour différentes raisons, mais en dernier ressort, ils contribuent au même résultat : à l’obscurcissement des contradictions réelles et à la création d’une trêve au nom de la patrie. Une trêve là même où il faudrait développer les résistances sociales.

          Qu’est-ce qui leur fait espérer notre silence ?
          Certainement, les choses ne sont pas faciles. Le terrorisme de l’État sécuritaire, les histoires de la nation, les médiations des médias et des institutions, et, nos propres faiblesses, la fragmentation et le manque de mémoire qui régissent les mouvements, ouvrent la voie pour que nous soyons finalement broyés et, en plus, conduits à la misère.
          Face à cette réalité, il n’y a pas de reculs possibles. Il nous faut nous réorganiser, renforcer les structures de solidarité existantes et en construire de nouvelles, jeter à la poubelle les inventions idéologiques d’origine patronales et nous auto-organiser sur la base de nos désirs et de nos besoins, car nous sommes ceux qui produisent la richesse de la société. Quand les exploités sont entre eux et ensemble, ils ont tous les droits du monde et aucune peur ne peut les arrêter.
          Dans cette période de restructuration capitaliste qui s’opère dans les conditions les plus défavorables pour certains secteurs sociaux, nous devons enrichir les luttes d’aujourd’hui avec toutes les caractéristiques radicales qui se sont révélés pendant la rébellion de décembre 2008.
          Il nous faut travailler de tout cœur dans cette direction, pour vivre les luttes qui nous correspondent et non des succédanés.
          Pour relever la tête et récupérer cette richesse, ainsi que tout ce qui nous a été pillé : le temps, la créativité, notre propre vie collective…

          Coopération d’anti-autoritaires, décembre 2011

          http://eagainst.com/.

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          Anarchistes et anti-autoritaires : une poignée d’"encapuchonnés" ?

          Journée de commémoration du soulèvement contre la Junte du 17 novembre dernier.
          D’après les médias et les staliniens, les anarchistes et assimilés ne sont que quelques dizaines d’ « encapuchonnés » (et même "anarcho-fascistes" pour les stals).
          Ces images du cortège « anarchiste et anti-autoritaire » de la manifestation d’Athènes montrent tout le contraire : sans capuches et des milliers !

          http://www.youtube.com/watch?v=W4DIz7ugs30&feature=player_embedded


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