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Carhaix

BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX

Quel avenir pour le mouvement ?

mardi 3 décembre 2013, par admi2


Voir en ligne : http://oclibertaire.free.fr/spip.ph...

BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX

Samedi 30 novembre 2013, à l’appel du Collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne », près de 30 000 personnes se sont rassemblées sur le site de Kerampuilh, pour écouter divers orateurs puis manifester à travers la petite ville avec gwenn ha du (drapeau breton : « blanc et noir ») et bonnets rouges.

Malgré les dénigrements politiciens sur le poujadisme supposé du mouvement, malgré le déminage gouvernemental des dossiers des entreprises de l’agro alimentaire, Tilly Sabco et Doux, malgré l’amélioration des conditions de licenciement chez Marine Harvest, malgré le projet de « pacte d’avenir pour la Bretagne » promis par Ayrault pour le 4 décembre et le report de l’écotaxe à janvier 2015 annoncé par Le Foll et malgré le désengagement de toutes les confédérations syndicales et du patronat ( !) qui n’appelaient pas, le mouvement n’a pas faibli !

Nous avions publié l’appel à constituer un pôle ouvrier à l’occasion de cette journée : Bonnets rouges Pour un Pôle ouvrier à Carhaix , dont le texte d’appel n’a été finalisé que le jeudi 28 et n’a eu qu’une diffusion tardive... C’est donc un peu au pied levé que les choses se sont organisées, à l’initiative du comité de défense de l’emploi en centre Bretagne.

Dans un premier temps, c’est à la gare devant 2 à 300 personnes que les prises de paroles ont commencé. Certains participant-e-s étaient là pour la première fois avec leur banderole faite maison dénonçant leurs conditions d’exploitation... Les sections syndicales de l’agro-alimentaire n’avaient pas appelé à cette initiative de pôle ouvrier, les conflits de GAD, Tilly et Harvest, étant négociés ; les personnes présent-e-s étaient syndiqués ou non, sans étiquette. Le SLB (syndicat des travailleurs de Bretagne) a exprimé une position de classe, internationaliste et solidaire avec notamment les sans papiers et travailleurs immigrés ; de même le NPA a évoqué la nécessité d’interdire les licenciements et de nationaliser les boîtes qui délocalisent leur production ; enfin Breizhistance (gauche indépendantiste) a évoqué entre autres la nécessité d’une démocratie de proximité, taxer les résidences secondaires vides toute l’année pour aider les mal-logés et un autre mode de production agricole.

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Les groupes de salarié-e-s de GAD, Tilly Sabco, Marine Harvest ont décrit la situation respective de leurs boîtes. La salariée de Tilly Sabco a évoqué de façon élogieuse ( !) l’action du patron, Sauvaget, qui aurait permis de débloquer des subventions européennes pour maintenir les emplois à flot (et son entreprise par la même occasion !...ndc). A l’opposé, les salarié-e-s de GAD qui avaient reçu leurs lettres de licenciement la veille ont défilé à travers Carhaix en conchiant bruyamment leur employeur... Les positions sont donc quelque peu contrastées.

Finalement le cortège s’est rapidement étoffé, pour regrouper un millier de personnes en arrivant sur le site de rassemblement des Bonnets Rouges, chaque boîte en lutte était identifiée par une couleur de t-shirt (cf photo). Le comité pour la défense de l’emploi devrait voir la suite à donner à cette journée.

DES INTERVENTIONS CONTRADICTOIRES

Les prises de paroles sur la scène centrale des Bonnets Rouges étaient également contrastées. Se sont succédés sur la scène des gloires locales octogénaires, gaullistes bretonnants et réacs, mais aussi Gilles Servat avec sa chanson « les prolétaires » datée mais plus que jamais d’actualité...
Puis un agriculteur a exprimé la nécessité d’un autre mode de production, plus soucieux d’une production équilibrée et équitable, mais le porte-parole de la FDSEA 29, Merret, représentant des gros légumiers et cochonniers a rappelé lourdement qu’il faut libérer les énergies .../... et lever les contraintes et les freins sur les plans législatif, fiscal, social et environnemental. Voudrait-il transformer la Bretagne en république bananière ? Merret rappela aussi que dés février 2009 le patronat breton avait dénoncé l’écotaxe par une action au péage de la Gravelle. Bref, il a revendiqué la primeur patronale de la contestation de l’écotaxe et la centralité des patrons : Sans entrepreneurs, pas d’entreprises, et sans entreprises pas d’emplois...

Troadec au contraire a évoqué clairement une préoccupation de défense des conditions sociales et de solidarité future contre le centralisme jacobin, en en appelant à la base de la population, ouvriers, paysans, chômeurs, petits patrons, pour constituer la colonne vertébrale d’un mouvement, qui imposerait un outil institutionnel régional, et invitant Hollande à venir en discuter... Voilà qui s’appelle prendre date, notamment à quatre mois des municipales, pour un simple maire conseiller général qui « fait le job », en cotoyant aussi bien le patronat du cercle de Locarn qu’en défilant le 23 novembre dans la manifestation intersyndicale à Lorient le matin et à Morlaix l’après-midi... Si on peut reprocher à Troadec son côté girouette, à se partager entre le NPA Carhaix et la FDSEA 29 ( !) pour lancer ses initiatives, il donne l’impression au-delà de son fief électoral de Carhaix, de promouvoir un projet autonomiste breton, proche du programme de l’UDB (Union démocratique bretonne) mais sans avoir besoin de faire allégeance au PS pour exister politiquement comme élu. Doué du sens des affaires et des alliances politiques réalistes, son charisme n’est pas pour rien dans l’ambivalence que les médias prêtent aux Bonnets Rouges.

QUEL AVENIR POUR CE MOUVEMENT ?

Ce duo contrasté des deux figures de proue du mouvement est-il un jeu pour ratisser large en se répartissant les rôles, au nom de la défense des intérêts communs des territoires bretons, ou au contraire la chronique d’un divorce annoncé.. ? Un peu des deux, peut-être.

Mais la mobilisation leur impose aussi son rythme propre, à la remorque de l’économie ( blocus des transporteurs possible), tributaire des fermetures et licenciements qui se succèdent, dans l’industrie comme dans l’agro alimentaire. Une nouvelle crise pourrait bientôt éclater, avec de sérieuses conséquences suite à la remise en cause par l’UE de la PAC (prix du lait non garanti, fin des quotas, etc). La production laitière bretonne est déjà assez malmenée (depuis 2009, 15 % des exploitations ont disparu), et la tempête annoncée pourrait être d’une autre ampleur que l’écotaxe.

Les leaders des Bonnets rouges sont aussi obligés de composer avec l’humeur d’une population qui a voté massivement Hollande (59 % dans le Finistère) et qui ne décolère pas de la politique menée aujourd’hui : délocalisation d’usines faisant des bénéfices, risque de faillites pour cause de modification de la PAC (fin des restitutions à l’export), ou pour cause de dumping social avec l’UE (les abattoirs allemands sous-paient leurs salariés...), ces difficultés dans l’agro-alimentaire ne sont que l’application d’une politique capitaliste brutale, sous stricte domination de la finance. Et ce n’est pas l’épisode de la retraite-chapeau de Varin, ex PDG calamiteux de PSA, qui calmera les esprits.

Le rebond de la mobilisation dépend aussi des petits patrons, liés à la santé économique de leurs donneurs d’ordre de l’agro-alimentaire et des producteurs ; notamment les petits transporteurs dont les entreprises sont impactées par l’écotaxe, n’ont pas l’envergure pour la répercuter sur leurs tarifs, comme le font la grande distribution ou les grosses boîtes de transport. Bref ce n’est pas le salaire et le salariat qui font le prolétaire... Et il y a des travailleurs « indépendants » plus exploités que les salariés : revenus inférieurs, à la tâche, sans cotisations ni droits au chômage.

Les médias ont également joué un rôle d’accélérateur et d’amplificateur (relayé par tous les secteurs d’opinion « libéraux », fort nombreux dans la presse magazine et chez les « experts » des chaînes TV d’info) à propos de la « fronde fiscale », plus ou moins sincère, mais qui peut traduire aussi une réelle angoisse, un étouffement économique chez des « indépendants » face au ralentissement de l’économie.

MOUVEMENT ET TERRITOIRE

Sur l’avenir du mouvement, la dimension bretonne des Bonnets rouges est indéniable ; elle soude le groupe et s’est imposée à la population... Une identité collective n’est revendiquée et défendue que lorsqu’elle se sent menacée, remise en cause. Avec la péninsularité de la Bretagne en périphérie des axes européens, avec le plus fort taux hexagonal de propriétaires de leur logement et le tissu associatif le plus dense, la population bretonne qui est attachée à ses racines et à ses liens sociaux craint logiquement une future désertification économique, à la grecque ou à la portugaise, sur les marges de l’Europe, d’où son allergie partagée à la taxe poids lourds ; de plus l’endettement de l’Etat français justifie le rognage des protections sociales ; les conditions de travail dans l’agro-alimentaire breton sont déjà très ingrates et il n’y a pas d’alternative d’embauche ; et enfin le gouvernement Ayrault est aux ordres de l’orthodoxie budgétaire pour désengager l’Etat de secteurs d’activité même bien défendus, comme Arcelor-Mittal... Les luttes locales pour s’imposer face aux directives de Paris sont toujours dans la mémoire collective, des mobilisations des légumiers du Leon dans les années soixante à la résistance anti nucléaire à Plogoff en 1981, entre autres. Cette révolte fiscale est aussi basiquement l’expression d’un ras-le-bol de type « autonomiste » (l’impôt, c’est l’Etat, c’est Paris) qui, ajouté à la question des normes (là, c’est « Bruxelles »), crée une révolte à la fois « libérale », anti bureaucratique et anti centraliste.

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Alors quoi de mieux que l’étendard breton pour porter en avant une communauté d’intérêts, ou supposés tels, pour maintenir des relations, un tissu social et un mode de vie liés à un territoire, particulièrement le Centre Bretagne où beaucoup de gens se « débrouillent » avec des petits boulots et des échanges pratiques permettant de vivre bien mieux qu’en ville, pour le même budget. De plus pour la population bretonne, cette identité se lit en « négatif » dans la prise de distance des différents appareils parisiens... qu’ils soient syndicaux, patronaux, politiques. Quoi de plus fort que le sentiment de rejet collectif pour souder un groupe ! Si le MEDEF, la FNSEA, la FNTR, les confédérations syndicales, les partis n’appelaient pas à Carhaix (un remake inversé du 2 novembre), localement les petits patrons, les militants syndicaux de base, ouvriers ou agriculteurs et transporteurs, eux étaient là....

QUEL PROJET CAPITALISTE EN BRETAGNE ?

Les patrons du think tank du Cercle de Locarn, les Glon, Doux et autres Henaff aimeraient conserver les populations bretonnes sous leur coupe, en renforçant encore leur main-mise par le biais d’institutions locales pour maximiser leurs profits et intensifier les conditions de merde qui prévalent dans l’agro-alimentaire breton (pénibilité, salaires légers, travail à la chaîne, flexibilité,...).

Mais il y a un autre projet capitaliste pour la Bretagne, et le Grand Ouest. La métropolisation Nantes Saint-Nazaire Rennes constitue une perspective plus juteuse, pour le « grand » capital, que le maintien à long terme et à grand frais (humains, environnementaux, financiers) d’une production agro alimentaire de qualité médiocre et surabondante, sujette à la surproduction de façon chronique et à une rivalité commerciale renouvellée avec des économies émergentes. Cette métropolisation, qui bénéficie de moyens considérables pour accélérer son implantation commencée depuis 20 ans, n’est pas une exception.
Ainsi plusieurs grandes métropoles régionales redessinent un nouvel aménagement du territoire hexagonal. La métropole nantaise ne se fera pas sans conséquence pour le territoire breton. Par exemple le projet d’aéroport international de Notre Dame des Landes ambitionne de concentrer la plupart des lignes aériennes du Grand Ouest, pour à terme drainer le trafic des autres aéroports environnants et atteindre un seuil de rentabilité. De même la métropole nantaise est censée concentrer des moyens culturels (grandes écoles, universités, centres de recherche et de création, musées, palais des congrès, salles de concert) pour rayonner par une offre artistique et d’enseignement, afin d’attirer des classes sociales plutôt aisées, susceptibles de consommer et fournir la main d’œuvre adaptée aux secteurs d’activité les plus innovants et rentables.

Cette métropolisation en cours (à laquelle les opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes résistent pour préserver leur mode de vie et refuser un grand projet inutile imposé) n’annonce rien de bon pour le réseau de villes petites et moyennes que la Bretagne intérieure a su conservé, pour permettre un maillage suffisant de son territoire et maintenir une activité, des services et commerces utiles ou nécessaires et pas trop éloignés. La logique de la métropole nantaise est de concentrer les infrastructures et moyens financiers, culturels, économiques, humains pour atteindre une taille critique, pour créer à partir de ce pôle un environnement optimal susceptible d’initiatives économiques et avoir une chance de survivre dans la compétition internationale, avec la transformation du territoire breton en hinterland d’une future métropole régionale active et branchée...

Les conséquences pour les populations du centre Bretagne ne seront pas un gain d’autonomie pour maîtriser leur avenir et des solutions adaptées à leurs besoins. Aussi les motifs de lutte des habitant-e-s contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes - et par conséquence la métropolisation - ressemblent à la volonté des Bonnets rouges de vivre, décider et travailler en Bretagne, sans que les bureaucrates parisiens, ou nantais, n’aient leur mot à dire sur leurs affaires. La question posée est celle-ci : comment une communauté humaine vivant sur un territoire peut-elle résister aux projets et changements imposés par des pouvoirs ou des logiques extérieures, sans qu’elle ait eu son mot à dire.

C’est un peu le sens de ce mouvement des Bonnets rouges. Alors comment questionner ces deux luttes pour que leurs cheminements et leurs dimensions respectives puissent se renforcer mutuellement ? La critique du progrès et du productivisme, du rapport de l’humain à la nature, de la définition des moyens pour satisfaire les besoins réels, la pratique de débat collectif en assemblée générale horizontale sans bureau centralisateur, ces thèmes souvent abordés à Notre Dame des Landes questionneraient utilement les pratiques et revendications du mouvement de l’agro-alimentaire breton. Ce serait pour le coup une vraie révolution culturelle.

Inversement l’échelle du mouvement des Bonnets rouges en centre Bretagne, d’un territoire étendu concernant une population conséquente et diverse de classes populaires, oblige à penser politiquement l’intervention publique, au-delà d’une ZAD de 2000 hectares confidentielle et hermétique pour le plus grand nombre. Les préjugés négatifs respectifs sont nets, mais dans un premier temps, ouvrir un canal de discussions et d’échange d’informations serait précieux. Surtout que le COPAIN 44, « héritier » du mouvement paysan travailleur, qui réfléchit à la pratique d’une agriculture paysanne, est très investi dans la défense de la ZAD et peut constituer l’esquisse d’un pont paysan entre les mouvements. Bref, il est plus qu’urgent et nécessaire de se parler et réfléchir ensemble pour espérer pouvoir vaincre, face à l’Etat et au capital.

Nantes, le 2 décembre.

PS : dans le numéro 335 de décembre de Courant Alternatif, un article aborde les bases de la crise dans l’agro-alimentaire breton, notamment l’historique d’un secteur d’activité qui a détruit l’agriculture paysanne traditionnelle au plus grand bénéfice des banques, Crédit Agricole en tête, des multinationales du machinisme agricole, des semenciers et autres producteurs de phyto-sanitaire.

Ici plus qu’ailleurs, l’idée de Progrès a servi les plats au grand capital. Le mouvement des Bonnets Rouges est le produit de la crise de cette agro-industrie destructrice... et nourricière !

8 Messages de forum

  • BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX

    3 décembre 2013 21:17, par corinne
    Je remarque que le discourt d’anjelika tilly sabco n’a pas été compris ! le message était chez tilly sabco depuis la reprise par daniel sauvaget en 2006 seul repreneur de la boite après le dépot de bilan, une bonne parti de ce que demandaient les salariés et les organisations syndicales avait été réalisé ( investissement, amélioration de conditions de travail, formations, non prise de dividendes, recherche d’activité nouvelle pour devenir autonome vis à vis des aides européenne) ou vous n’avez pas bien entendu ou vous ne voulez entendre que ce que vous voulez ! cordialement
    • BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX 10 décembre 2013 00:59, par gg 44

      Salut Corinne,

      je pense effectivement avoir bien entendu ce que tu décris, et donc ce que demandaient en partie les salariés et les organisations syndicales de Tilly. C’est pourquoi l’intervention relative à l’action de Sauvaget m’a paru relativement "élogieuse" comme je l’ai écrit littéralement, en essayant de rester fidèle à l’esprit du discours. Je me suis permis de mettre un point d’exclamation parce que une telle intervention m’a surpris.

      Je pense qu’il est important de restituer à peu près objectivement ce qui s’est passé. C’est assez rare qu’un patron (qui possède 100 % de la boite, précisons le) réalise ce que demandent salariés et organisations syndicales pour être mentionné.

      Ceci dit, je ne pense pas que les salariés soient dupes de cette "bonne volonté" intéressée du patron, mais que leurs attentes étaient suffisamment auto-limitées pour qu’elles puissent coller avec les intérêts bien compris de Sauvaget.

      En clair : escompter en retour un relatif soutien de ses salariés, derrière lui, et avoir un rapport de forces favorable au moment de négocier avec Le Foll des subventions pour "adapter la production à la fin des restitutions", versées autrefois par Bruxelles. J’espère ne pas déformer ce qui s’est passé ces dernières semaines.

      Gérald

  • BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX

    11 décembre 2013 17:06, par michèle

    Bonjour

    des interrogations sur l’unité ; sur le futur etc... pour moi c’est faute de comprendre ; comme toutes les organisations ’francaises’ ; qui sont les 30 à 40 000 bonnets rouges.

    ce ne sont pas ; même en aditionnant les bouts de ’représentativités éventuelles’ les expressions organisées , syndicats , partis .... c’est pour l’essentiel des bretons ; comme moi ; tout simplement !

    par envie hégémoniste les structures constituées veulent s’approprier le graal mais comme arthur n’en connaissent pas le début du commencement !

    nous sommes venus et viendrons à l’appel du bonnet rouge de nos ancètres sans même savoir pourquoi vraiment . nous sommes là et serons là parce que la france n’a AUCUNE légitimité en Bretagne (traité de 1532 )

    le reste c’est une histoire de bretons entre eux ( politique , syndicat , patrons locaux , et bretons ) et tant que chacun contribuera au ’pot commun’ nous serons là.

    passer outre cela ne permet pas de lever ces interrogations et c’est déjà faire preuve de jacobinisme.

    autrement peu de chose a retirer , bon article dans l’ensemble

  • BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX

    25 décembre 2013 07:43, par Fernand :)

    Salut à vous ! Vous ne comprenez pas bien le phénomène des bonnets rouges. Méfiez-vous donc de celles et ceux qui le portent. Ce seront les mêmes qui iront à la chasse aux anars comme aux marxistes anti-autoritaires. Nous serons en première ligne. D’un point de vue politique, votre article est incompréhensible et d’une naïveté surprenante de la part de votre organisation. Un article bien plus intéressant découvert (joint au message).

    Bien à vous

    Fernand

    Voir en ligne : Autonomie ouvrière ou confusion régionaliste ?

    • J’ai lu ce texte. Il tourne en boucle sur lui-même. Et il parle de choses qui n’existent pas.

      Il parle d’une classe ouvrière qui ne correspond pas à ce qu’on attend d’elle, d’une autonomie ouvrière fantasmée et inexistante : quand les gens se battent pour conserver leur emploi, il est complètement vain et inutile de chercher une quelconque autonomie politique par rapport au capital.

      Donc ça balance forcément entre le donneur de leçon (« On peut alors claironner ce que l’on veut sur un prétendu « pôle ouvrier », il ne sera rien sans autonomie, juste une mauvaise caution pour tous ceux qui, des groupuscules opportunistes au patronat local veulent s’en servir à ses propres fins ») et la déception (« c’est l’ensemble du prolétariat hexagonal et plus qui aurait du faire irruption dans la lutte pour lui donner une dimension classiste réelle. »)

      Eh oui, le prolétariat aurait dû.... Etre autonome et révolutionnaire évidemment.
      A ce compte-là, il y a tant de choses que le prolétariat aurait dû faire, depuis si longtemps… Et bien, c’est pas comme ça que ça se passe !

      Et pourquoi « il » aurait dû et « il » ne le fait pas ? (au passage, comme si c’était un sujet…)
      Parce qu’il est bête ? Ou pas assez instruit ? Ou manipulé par les gauchistes, les opportunistes, les régionalistes ? Parce qu’il n’a pas la conscience de ses intérêts ? Lui faut-il alors une avant-garde révolutionnaire en Bretagne comme dans tout l’hexagone ? Là, on nage dans les bouquins, dans la théorie et les plans sur la comète.

      Ce genre de texte, on en a lu des centaines depuis des années (et même des décennies pour les plus anciens).

      L’autonomie ouvrière, quand cette parole avait encore un sens dans la lutte de classe, c’était quand même le résultat d’un minimum de travail d’enquête sur les niveaux d’exploitation, sur la conflictualité ouvrière qu’ils généraient et la composition de classe qui en résultait.
      Au lieu de ça, on a droit à une « autonomie ouvrière » complètement idéologique, en manque de direction éclairée, d’idées claires et de conscience.

      Dans les boîtes en question, avant les licenciements, on a plutôt entendu parler de surexploitation et d’absence d’expérience de luttes collectives et de résistances (auto)organisée des travailleurs. C’est à partir de ça qu’on peut comprendre ce qui se passe (ou ne se passe pas) au moment des licenciements : c’est en amont.

      Au moins, les camarades de l’OCL essaient de comprendre une situation, avant de projeter dessus des vérités éternelles… (genre « le prolétariat aurait dû »…), qui de toute façon ne servent strictement à rien, à part se donner l’illusion d’avoir raison...

      La dimension « bretonne » empêche de comprendre la situation de ce point de vue. Je parie que demain, si 3 boîtes licencient en même temps dans la même région du Berry ou en Auvergne (où il n’y a pas de « Bonnets Rouges » et de « confusion régionaliste » possible), les travailleurs se battront avec les mêmes armes, avec les mêmes arguments, en essayant de mobiliser, non pas le « prolétariat hexagonal » (il est où ? on le contacte comment ?), mais l’ensemble de la population locale (interclassisme potentiel donc), feront pression sur les élus, les médias… Et chaque lutte, dans chaque boîte, aura aussi ses propres déterminations (une PME en faillite, ce n’est pas pareil qu’une multinationale qui ferme une unité de production).

      Si au lieu d’aborder la réalité politique en termes de niveaux de conscience et d’« idées justes » (confusion/clairvoyance), on commençait à essayer de la comprendre en termes de rapports de force réels entre prolétariat et capital, on avancerait un chouia. Et parler de rapport de force, ça veut dire : qui aujourd’hui part perdant dans les luttes ? comment changer cela ? sur quels contenus (emploi ou moyen d’existence) ? sur et avec quel type de liens, de regroupements ?

      Il est clair que le « lutte pour l’emploi » n’est pas très enthousiasmante et qu’elle se situe sur le terrain du consensus social capitaliste. Mais c’est là-dessus que les gens bougent parce que c’est vital pour eux. On peut toujours vouloir « dépasser » ça (en parole, c’est très facile), mais pour cela, il faudrait une toute autre situation politique, une situation dans laquelle les exploités commenceraient à inverser le rapport de force entre les classes.

      Aujourd’hui, on en est très très loin.

      un passant

      • Salut à touTEs !

        Merci pour cette réponse cher passant. Il y a du vrai dans ce que vous dîtes. La classe ouvrière est souvent idéalisée, et beaucoup d’organisations politiques voient encore celle-ci comme LA classe révolutionnaire. Mais regardez donc ce qui se passe réellement : les bonnets rouges vont bientôt disparaître ne laissant dans la bouche des militants qu’un goût amer pour ceux tout du moins qui ont vu Carhaix comme "un pôle ouvrier". Ce confusionnisme entretenu sert à Troadec pour faire du chiffre et du nombre. Mais nous savons bien que si le discours se radicalise, il perdra en massification. Nous connaissons bien cela, n’est-ce pas ? Et nous le constatons déjà : Troadec va à Notre-Dame-des-Landes, et la belle unité des bonnets rouges se fissure pour faire apparaître un clivage important entre ceux qui sont écologistes, et ceux qui ne le sont pas. Croyez-vous qu’un "pôle ouvrier" puisse se faire à Nantes ? Non bien sûr. Et vous le savez déjà, nous serons à peu près sûr que les bonnets rouges vont se faire éjecter de la manif à Nantes, le 22 février 2014. Au contraire des bonnets rouges qui veulent encore de ce monde, les zadistes les plus radicaux n’en veulent plus. Si nous considérons que la conscience de classe est une arme, armons le peuple ! Et c’est bien cela à quoi nous devons réfléchir, non ? Bien à vous, Fernand.

  • BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER À CARHAIX

    9 janvier 2014 11:11, par Robert Le Docker

    Révoltes et pseudo-révolutions sans drapeaux De toutes les couleurs – orange, jaune, rouge De toutes les fleurs œillets, tulipes, rose (…)
    Des mouvements ont surgi depuis 2008, mouvements qui sont inclassables selon les critères traditionnels de la lutte de classe. Ils sont inclassables parce qu’ils regroupent des éléments disparates en terme d’appartenance sociale et dont les intérêts sont et restent antagonistes, du moins dans un fonctionnement « normal » du système capitaliste.
    Ils sont aussi indéfinissables quant à leurs objectifs. Apparemment il y a presque toujours u objectif immédiat politique sous la forme d’un ultimatum : la démission d’un dirigeant, l’annulation d’une mesure gouvernementale récente. En fait, sauf peut-être en termes très vagues, l’accouchement d’une autre société n’est pas évoqué. En e sens le mouvement Ocuppy aux USA s’est différencié de l’ensemble des autres mouvements nationaux du même genre car il n’est pas parti d’une revendication politique ponctuelle (de même pour le mouvement espagnol).

    Le mouvement breton n’échappe pas à ce caractère quasi général car l’écotaxe n’est qu’un prétexte, pas propre à la Bretagne mais plus accusé par l’accumulation de particularités régionales.
    Même quand ces mouvements restent pacifiques (ils peuvent devenir violent dans leur répression), ils sont une contestation directe des symboles de l’autorité de l’Etat : occupation permanente sans autorisation d’un lieu public, destruction d’un portique de l’écotaxe ou de radar ; on peut rapprocher ces symboles (dénoncés non entant que tels mais comme des gestes absurdes contre des éléments utiles à tous) des destructions ou du vandalisme des symboles de l’autorité dans les émeutes de banlieues. Cette lutte regroupe des éléments hétérogènes qui n’ont pas les mêmes raisons de s’opposer à l’autorité de l’Etat, un Etat de qui, en revanche, est souvent attendue une autre intervention.

    On peut s’étonner en ce qui concerne le mouvement breton, de voir ainsi associer dans un large mouvement de protestation travailleurs et patrons, pour des objectifs qui peuvent servir uniquement aux patrons et/ou parfois aux deux classes antagonistes. Cela n’a rien de nouveau : souvent a-t-on vu dans le passé les deux éléments capital - travail se retrouver pour « sauver » l’entreprise et, partant, le travail des exploités (c’est la fonction de l’ANI qui a déjà fait l’objet d’accord de sauvetage acceptés par les travailleur). Que faire dans de tels cas ? On peut bien sûr formuler des jugements, des condamnations. C’est aux travailleurs concernés de décider. C’est la solution pratique quilleur évite le pire, et nullement un position de principe dans laquelle ils abdiqueraient leurs droits et trahiraient leur condition de prolétaires. Au lieu de parler de « collaboration de classe » et d’abandon de la lutte, on devrait plutôt considérer que dans de telles circonstances, le « rapport de forces » s’est, pour un temps, modifie dans l’entreprise « sauvée » : il ne s’agit pas d’une reconnaissance » mais du simple fait que celui qui contribue, d’une manière ou d’une autre, à ce sauvetage, a pris une certaine forme de pouvoir de gestion et peut chercher à le faire valoir non en parole mais en actes.
    Un autre point doit être souligné eu égard à ce que certains jugent comme « collaboration de classe ». cela se produit de faire route ensemble, entre groupes sociaux ayant des intérêts opposés dans le système : même si les intéressés ne sont pas trop conscients des ambiguïtés de leur situation, celle-ci n’en est pas moins toute provisoire et à tout moment, les divergences d’intérêts font de nouveau diverger le chemin commun. Il y a toujours une énorme distance entre la réalité sociale (souvent pleine de contradiction) et la théorie que l’on pense appliquer à de telles situations.

    Il est bien possible que l’écotaxe soit une manipulation pour aire basculer des intérêts capitalistes dans un sens ou dans un autre, mais, une fois que l’on a expliqué cela avec force détails, quel rôle en dehors des affrontements politiques, cela a-t-il joué dans le mouvement breton ?
    Même si l’on peut considérer que pour certains acteurs du mouvement, c’était plus qu’un symbole contre l’autorité de l’Etat, ce l’était pour d’autres qui se fichaient éperdument de cette taxe qui ne les concernait pas directement : elle polarisait la frustration de la situation économique de la Bretagne avec ses spécificités (par exemple le marasme de l’agrobusiness). Le camarade Breton (sic ?) souligne bien le rôle que les luttes existantes, pas seulement celle de Marine Harvest, ont pu jouer pour donner une dimension toute autre à la fronde des patrons contre l’écotaxe (dimension illustrée par le fait que cette fronde s’est quelque peu dégonflée par les concession faites chez Marine Harvest, intentionnellement, pour que le mouvement ouvrier ne s’étende pas).

    Cette dernière constations rapproche le mouvement breton de ce qui s’est passé en Tunisie ou en Egypte lors du printemps arabe, où l’objectif de départ du dirigeant n’a été acquis qu’après l’entrée en lutte des prolétaires, d’un côté les mineurs de Gafsa, de l’autre les ouvriers du textile de Mahalla. Mais contrairement à ce que ce camarade cite pour la Bretagne, les travailleurs tunisiens ou égyptiens n’ont rien obtenu et se sont rapidement dissociés du mouvement, tout en maintenant leurs revendications.

    Il y a pourtant de grandes différences, malgré ce que nous venons de souligner, entre le mouvement breton et les autres mouvements mondiaux :
    • Il s’agit de manifestations classiques limitées dans l’espace et le temps, en aucune façon une occupation permanente d’un lieu public ;
    • Dès le départ, ces manifestations n’en sont pas moins « organisées » par des institutions professionnelles et/ou politiques, et ne sont pas l’explosion spontanée, lors d’un événement ponctuel relativement mineur, qui s’autocontrôle en quelque sorte. Il s’agit d’une participation certes puissante, passant en partie par les réseaux sociaux, mais plus ou moins encadrée hors du mouvement lui-même.

    Ce sont ces caractères mêlés et quelques peu contradictoires qui expliquent les ambiguïtés de tout e mouvement et qui paradoxalement en font la force temporaire. C’est ce qui explique aussi les prises de positions contradictoires des différentes organisations politiques ou syndicales ou des individus, chacun s’attachant à un aspect spécifique du mouvement qu’il considère comme essentiel (on doit aussi tenir compte dans ces prise de positions de la tendance congénitale des organisations diverses de se placer dans tout événement en vue d’un recrutement ou d’une image éventuelle pour « son » organisation). (…)

    Extrait de « Dans le monde une classe en lutte »– décembre 2013.

    (Ce numéro de décembre n’est pas encore en ligne)

    • BONNETS ROUGES ET PÔLE OUVRIER 1er février 2014 13:49

      Une action du Pôle ouvrier des Bonnets rouges à la préfecture de Quimper

      Agence Bretagne Presse

      Publié le 31/01/14 21:31 par Christian Rogel

      Quimper—Vendredi matin 31 janvier 2014, en début de matinée, des ouvriers de Marine Harvest, à Poullaouen, dont l’usine de conditionnement de saumon va être fermée sur décision de l’actionnaire norvégien, sont entrés dans le hall de la Préfecture de Quimper, coiffés de bonnets rouges, pour l’occuper. Il s’agissait d’une action symbolique et non-violente pour demander à l’État des explications sur les discussions, obscures à leurs yeux, entre le député socialiste de Carhaix, Richard Ferrand et le ministre chargé de l’agro-alimentaire, Guillaume Garot, dans les locaux de l’Assemblée nationale, la veille. Il était reproché que les personnes conviées (des dirigeants de Marine Harvest) n’avaient aucune représentativité par rapport à l’établissement concerné.

      Vers 11 heures 20, la police est intervenue pour évacuer les manifestants, dont certains ont été emmenés sans résistance. Mathieu Guillemot, responsable du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) du Kreiz Breizh (autour de Carhaix), s’était adressé par une des fenêtres à la presse et demandé à Richard Ferrand de venir s’expliquer sur cette réunion « tenue dans le dos de la population ». Il a estimé qu’une société faisant 511 millions de bénéfices, « n’a pas le droit de licencier ».

      Sorti de force, il a été allongé sur le sol et bloqué par trois policiers, l’un d’entre s’asseyant sur ses jambes. Il confiera plus tard qu’il en avait gardé des douleurs. Emmené au commissariat de police, il a été retenu plus de 4 heures et il lui a été reproché une tentative de rébellion sous la forme d’une intention de porter un coup à l’un des fonctionnaires. Il a fallu rechercher lequel des policiers aurait été « victime » de cette intention. Un pneu incendié avait été mis à l’entrée de la rue, attirant une remarque chagrine de Daniel Le Bigot, adjoint au maire de Quimper, qui passait par là, juché sur son habituel vélo.

      Une fois de plus, les réseaux sociaux ont joué leur rôle de diffusion de l’information, car, des appels à se rassembler pacifiquement devant la Préfecture ont été lancés et ont été suivis. Une délégation de 7 ou 8 employés de Tilly-Sabco (abattoir de poulets, à Guerlesquin) est venue en début d’après-midi, avec la déléguée CGT, Corinne Nicolle, le délégué CFDT et d’autres personnes coiffées du célèbre bonnet. L’une des ouvrières de Guerlesquin expliquait que tous étaient très inquiets, parce qu’il ne resterait plus de travail que pour un mois, car, les aides exceptionnelles pour assurer la transition vers un poulet export non subventionné, qui ont été promises par le gouvernement et l’Union européenne ne sont pas parvenues.

      Au fil du temps, d’autres Bonnets rouges sont venus stationner sous la pluie au coin de la préfecture formant un groupe permanent de 15 à 20 personnes, venues de Brest, de Bannalec et d’ailleurs. A 14 heures 45 est arrivé Christian Troadec, conseiller général et maire de Carhaix, ayant quitté la séance du Conseil général, et qui est l’un des porte-paroles du « Collectif Vivre, décider et travailler en Bretagne ». Il nous confiait, qu’à son avis, les Bonnets rouges influençait, indirectement, les propositions et postures du gouvernement depuis 2 mois. Plus tard, lui-même et trois autres personnes entamaient avec le capitaine de police, un dialogue très enjoué, qui n’était marqué d’aucune tension ou agressivité.

      Vers 15 heures 35, les policiers empêchaient l’installation de pneus que certains voulaient installer sur la rue pour les brûler. Mathieu Guillemot, libéré vers 15 heures 45, rejoignait le groupe de manifestants et échangeait longuement avec Christian Troadec perché sur l’escalier d’angle de la préfecture. Il a dénoncé, ce qu’il estime être les connivences entre la finance et le gouvernement

      Le Pôle ouvrier des Bonnets rouges, qui avait fait son défilé propre à Carhaix, le 30 novembre, est donc une réalité et semble prêt à se manifester dans d’autres occasions, sur le thème du maintien de l’emploi en Bretagne. Cette action avait été décidée indépendamment du Collectif, mais a obtenu un soutien de participation des plusieurs des comités locaux.

      Christian Rogel

      Original : ici


      Emploi. Coup de semonce à la préfecture

      Le Télégramme

      1er février 2014 / Ronan Larvor

      Des membres du Comité pour le maintien de l’emploi en Bretagne venus du pays de Carhaix ont brièvement occupé le hall de la préfecture, hier matin. Un coup de semonce dans un paysage social qui ne s’éclaircit pas.

      L’opération avait été bien organisée, sans une fuite. Une petite quinzaine de manifestants, venus de la région de Carhaix, a pu pénétrer sans problème, hier, peu après 9 h, dans la préfecture, à Quimper. Des bonnets rouges sont aussitôt apparus sur certaines têtes. Le groupe s’est cantonné au hall d’accueil, les forces de l’ordre bloquant rapidement l’accès aux couloirs. À l’extérieur, un autre groupe a mis le feu à des pneus, la fumée noire annonçant l’action revendiquée par le Comité pour l’emploi en Bretagne. Le dossier Marine-Harvest, a, cette fois, été le déclencheur. « Il y a eu une réunion à Paris avec le ministre Garot sans que le comité engagé depuis le premier jour pour l’emploi ne soit convié, expliquait Matthieu Guillemot, un porte-parole du comité. Il se passe des choses dans le dos de la population. Nous restons sur le même principe : une entreprise qui fait 511 millions d’euros de bénéfice n’a pas le droit de licencier ».

      Entretien avec la sous-préfète

      « Les organisations syndicales représentatives des salariés de Marine-Harvest travaillent de façon constante et étroite avec le ministre délégué à l’agroalimentaire, Guillaume Garot et l’ensemble des services de l’État dans le Finistère pour la mise en oeuvre du plan de sauvegarde de l’emploi, la ré-industrialisation du site et la revitalisation du territoire afin de créer de nouveaux emplois, a répondu la préfecture dans un communiqué. Le collectif occupant la préfecture ne se revendiquant d’aucune organisation représentative des salariés, s’est vu proposer un entretien avec la sous-préfète de Châteaulin, à condition d’évacuer préalablement la préfecture. Les manifestants ont refusé ces conditions ».

      En garde à vue

      Vers 11 h 30, le groupe qui occupait le hall a finalement été expulsé manu militari. Matthieu Guillemot s’est retrouvé à terre et menotté avant d’être placé en garde à vue au commissariat. Vers 16 h 30, le Carhaisien était relâché après avoir été entendu sur des faits de « rébellion et violence sur policier ». Le parquet n’a pas encore pris de décision sur une éventuelle poursuite. Dans l’après-midi, Christian Troadec, maire de Carhaix, puis d’autres membres du comité pour l’emploi, notamment une délégation de Tilly Sabco sont venus gonfler les rangs des manifestants devant la préfecture. « Nous sommes solidaires, explique Corinne Nicole (CGT Tilly Sabco). Nous serons présents partout pour la défense de l’emploi ». « Nous reviendrons », ont conclu les Centre Bretons, partis sous une pluie battante.

      Original : ici


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