Il était une fois Courant alternatif

Un peu d’histoire
Courant alternatif est édité depuis plus de vingt ans. Après Front libertaire, quinzomadaire qui disparaît en 1979, l’OCL travaille à partir de 1980 à la création d’un nouveau journal. Celui ci devait répondre à un certain nombre de critères : fonctionner de façon décentralisée pour éviter son appropriation par un comité de rédaction institué ; être représentatif des activités et investissement de l’OCL, donc être réalisé le plus collectivement possible ; être à la fois un journal d’expression pour l’OCL et un mensuel de contre-informations ouvert sur les dynamiques et les luttes sociales …

En novembre 1980, Courant alternatif (C.A.) voit le jour, dans une première version ronéoté, puis à compter d’octobre 1981, le mensuel est imprimé, pour une série qui comptera 97 numéros, avec un tirage moyen de 1000 exemplaires, pour 10 numéros par an.

En juillet 1990, C.A. commence une nouvelle série qui cette fois est diffusée en kiosque par le réseaux des NMPP, avec un tirage de départ de 10 000 exemplaires. C’est un des dernier numéro de cette série que vous avez entre les mains. Il est actuellement tiré à 2000 exemplaires, dont 1200 sont diffusés par les NMPP, les 800 restants correspondant aux abonnements et aux ventes directes…

Un fonctionnement rotatif et décentralisé
Pour répondre à la volonté de décentralisation et de fonctionnement collectif dans la réalisation du journal, Courant alternatif a développé un fonctionnement original, et unique à notre connaissance.

Pas de comité de rédaction, ni de journaliste, ni de permanent, mais des réunions mensuelles décentralisées et tournantes (les commissions journal) auxquelles participent des délégué-e-s des groupes O.C.L., ainsi que des lecteurs et lectrices de la région intéressé-e-s par les débats. Dans ces réunions, le numéro précédent du journal est soumis au débat et à la critique des participant-e-s. Puis, chaque article proposé pour le numéro suivant est discuté avant sa rédaction. Enfin, durant le mois de préparation des articles discutés, le collectif qui accueille la C.J. (et qui n'est pas toujours à l'O.C.L.), est responsable de l'éditorial, réalise les tâches de secrétariat de rédaction, assure le suivi rédactionnel et détermine la mise en page du numéro.

C.A. est donc paru durant ces vingt ans, selon un fonctionnement qui est bien sûr une tentative pour mettre en pratique nos principes autogestionnaires, mais qui permet aussi d'atténuer les frontières qui ont toujours tendance à se dresser entre un groupe et l'extérieur.

Un journal dans les luttes
Dans son contenu. C.A. a toujours allié articles informatifs et articles de réflexions, s’est toujours efforcé de donné la paroles aux acteurs et actrices des mouvements sociaux, d’être ancré dans la réalités des luttes sociales, sans pour autant concéder aux effets de modes ou à la pensée médiatique du moment. Luttes sociales, luttes d'entreprises, de chômeurs/euses et précaires, luttes antinucléaires, de défense de l'environnement, luttes autour du logement et de l'urbanisme, luttes des taulards, luttes contre le militarisme, contre le colonialisme, luttes contre le sexisme et le patriarcat, le fascisme et le racisme, lutte de la jeunesse pour s'approprier des espaces autonomes,… Autant de mouvements qui mis en rapports les uns avec les autres, tissent le canevas d'un combat d'ensemble, anticapitaliste et anti-autoritaire.

Si C.A. est un journal partisan, il n'en est pas pour autant un journal dogmatique, en ce qu'il n'hésite pas à poser les questions dont il n'a pas toutes les réponses. Ainsi sur près de 200 numéros nous estimons avoir édité un journal d’une bonne tenue politique, par ses apports en informations et analyses sur les luttes sociales et les façon de les faire vivre. Nous pensons donc sans fausse modestie que C.A. est un mensuel original et de qualité, qu’il convient de préserver et de développer. C'est un outil nécessaire pour les combats révolutionnaires actuels, libertaires et autres, utile à ceux et celles pour qui il importe moins de commenter le vieux monde que de le transformer.

Mais des améliorations toujours possibles
Cet enthousiasme quant aux aspects positifs de Courant alternatif est cependant à nuancer par un certains nombre de critiques récurrentes. Dans la forme tout d’abord, le mensuel est souvent critiqué comme un compromis entre la revue d’analyse et le journal d’intervention. C’est un choix politique que nous faisons de ne pas opérer de césure entre d’un côté l’activisme et de l’autre la réflexion. Car nous refusons d’avoir d’un côté l'organe d'agitation destiné aux masses, et de l’autre l’organe théorique pour l’élite. Nous sommes cependant réceptifs aux critique concernant la lisibilité de certains articles, trop longs, trop denses, trop analytiques. Certes le journal n’est pas rédigé par des professionnel-le-s, mais nous pouvons encore nous améliorer dans l'écriture. Une autres des critiques importantes est liée à la périodicité. Publier un mensuel induit des décalages avec l’actualité. Mais nous ne sommes pas dans des conditions militantes qui nous permettrait d’envisager un hebdomadaire, en préservant l’originalité du fonctionnement de C.A., et nous refusons de confier sa réalisation à un comité de rédaction spécifique. Une autre des difficultés du journal est liée au prix de diffusion, 25F (3,80 euros) en kiosque constituent un obstacle pour de plus en plus de camarades. Sensibles à ces questions, nous lançons une nouvelle formule en janvier 1999.

Un nouveau journal en janvier 1999
Courant alternatif a changé de forme et de prix. Le mensuel est disponible pour 2,30 euros (15F) en kiosque, en gardant le réseau de diffusion NMPP, et est maintenant rédigé sur 24 pages,. Ceci nous oblige à plus de concision dans l’écriture et l’expression, et à accorder une priorité aux questions d'actualité. Seul le numéro d’été du mensuel, conserve une pagination sur 36 pages pour un prix de 3,80 euros (25F). Parallèlement à ces 10 numéros à paraître entre octobre et juillet, 3 numéros hors séries sont édités par an, qui portent sur des thèmes spécifiques (Espagne 36, Mai 68, Forteresse Europe et lutte des sans papiers, contrôle social…), ou encore à sur des développement et des approfondissement de problématiques abordées trop rapidement dans le mensuel.

Côté fabrication et rédaction, Courant alternatif conserve son fonctionnement en commission journal tournantes. Les Hors séries pour leur part sont assumés par une ville ou une commission, mais sont discutés et travaillés collectivement sur un temps spécifique durant trois commission journal consécutives.

Depuis le deuxième semestre 2000, une partie des articles de C.A. sont disponibles sur le site internet de l'agence de presse A-infos (« information d'intérêt pour et au sujet des anarchistes »).

Côté abonnement, nous maintenons l’abonnement normal à 25 euros pour 1 an, soit 10 mensuels. Pour les chômeurs/euses, précaires et lycéen-ne-s nous avons institué un abonnement à 15 euros/an pour autant de numéros.

À vous de jouer
Nous pensons ainsi rendre Courant alternatif plus abordable, et élargir sa diffusion. Il s'agit pour nous de renforcer un outil qui favorise les liaisons directes de mouvements à mouvements, qui soit un lieu de débat entre les protagonistes de ces luttes, qui soit un espace où les bilans et les acquis sont rendus publics et accessibles, sans compromis ni concessions.

Si vous pensez nécessaires, de développer une presse révolutionnaire, régulière et accessible, capable de combattre pieds à pied les discours officiels, les idées simplistes, les mensonges des médias officiels, et les idées réactionnaires, fussent elles de gauche, soutenez C.A.

En vous abonnant, bien sûr, mais aussi en diffusant du matériel de promotion (texte de présentation, autocollants, affiches), en nous indiquant les coordonnées de lecteurs et lectrices éventuels, des lieux de diffusion intéressant, mais aussi en venant enrichir le contenu de C.A. en participant aux commission journal qui se déroulent dans votre région.… Alors à vos commandes pour faire connaître autour de vous le mensuel, toutes les idées et contributions, matérielles, rédactionnelles et financières sont nécessaires…