Solidarité avec les anarchistes d’Amérique Latine

Projets de SIL - Solidarité internationale libertaire
Financement d’un livre sur l’histoire de la FAU (Projet de l’OSL)

PROJETS DE SIL (Solidarité internationale libertaire)
Crise, révoltes populaires massives et chute de gouvernements en Argentine, forum social de Porto Alegre, répression permanente au Mexique... L'Amérique latine fait parler d'elle. Là-bas aussi, les libertaires sont actifs. Le réseau Solidarité libertaire internationale (SIL) soutient les projets de deux organisations sud-américaines, la FAG et la FAU. Un soutien indispensable pour construire là-bas une alternative réelle et concrète au capitalisme.

Développer la démocratie directe et l'auto-organisation des populations.

Dans des pays qui sont tous passés par la dictature, la question de la démocratie ne va pas de soi. Mais les exigences de démocratie, la volonté d'être écoutées et de prendre leur destin en main sont d'autant plus fortes dans les couches les plus défavorisées de la population. C'est pourquoi les projets concernent le renforcement ou la construction de lieux d'expression populaire et de lieux de vie communautaire.

=> En Uruguay. Une athénée existe déjà, à Colon. Il s'agit d'un lieu de débat collectif et de décision impliqué dans les luttes sociales: luttes ouvrières ou étudiantes, combats écologiques, dénonciation de la corruption, développement des soins médicaux et de l'éducation, etc. Mais elle atteint ses limites, à cause du prix des terres. Notre soutien est indispensable pour que ce lieu de démocratie directe et d'autogestion perdure et se développe.

=> Au Brésil. Un projet similaire à l'athénée de Colon est lancé de l'autre côté de la frontière, dans le village de Sepe Tiaraju, à la limite du Brésil, de l'Argentine et de l'Uruguay. Par l'action directe, 483 familles de paysans sans-terre se sont emparés de 16 hectares. Mais elles manquent en particulier d'un hall communautaire, un lieu social et politique, où pourront se réunir les assemblées générales des habitants.

Développer la diffusion des idées libertaires.

Dans toute l'Amérique du sud, comme dans bien d'autres pays du monde, les idées libertaires ont longtemps été mises sous l'étouffoir. Les conditions pour les faire connaître et renaître sont très dures.

=> En Uruguay. La FAU (Fédération anarchiste uruguyenne) a besoin d'une camionnette, outil indispensable pour la propagande de rue, dans un pays où les moyens de communication et les modes de manifestation n'ont rien à voir avec les nôtres.

=> Au Brésil. Imprimer un journal ou même un tract est un casse-tête. La FAG (Federaçao Anarquista Gaucha) va créer une imprimerie libertaire destinée à tous les mouvements libertaires avec lesquels elle est en lien.

=> En Argentine. L’effondrement économique et politique rend très difficile la parution du journal En La Calle (Dans la rue) de l'OSL (Organisation socialiste libertaire). Nou soutenons financièrement cet élément indispensable de politique de la révolte populaire.

Soutenir les expériences autogestionnaires.

La récupération et le recyclage de déchets est souvent le seul moyen de survivre pour des milliers d'habitants des bidonvilles, organisés dans la coopérative des recycleurs et ferrailleurs de Gravatai. Un incendie criminel a détruit voici quelques mois le hangar de cette coopérative ouvrière. Ces travailleurs ont un besoin urgent de reconstruire ce bâtiment.

Ces projets sont une chance pour nous tous. A la mondialisation capitaliste, nous opposons, ici et maintenant, la solidarité concrète et directe. Bâtir un autre monde, c'est aussi bâtir, très concrètement, une athénée ou une imprimerie, terreaux d'expériences nouvelles, de prises en charges collectives et d'expérimentations autogestionnaires. Nous opposons l'élaboration à la base et dans l'action directe aux capitalistes et à ceux qui voudraient doter le mouvement de résistance internationale à la mondialisation capitaliste d'un projet de société unique, élaboré de façon déconnectée des réalités par des intellectuels de salon ou des meneurs autoproclamés.

Soutenir les projets sud-américains, c'est démontrer un engagement sur des pratiques, au-delà du simple discours.

Pour soutenir les projets libertaires en Amérique du sud, adressez vos chèques à "Solidarité internationale libertaire" et adresser le à une des organisations membres de SIL en France (Alternative libertaire, No Pasaran, Organisation communiste libertaire).

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SIL, c'est quoi?

Le réseau Solidarité internationale libertaire s'est constitué en avril 2001 à l'initiative de la CGT espagnole pour réaliser des projets concrets de solidarité internationale. Le réseau compte plus d'une vingtaine d'organisations, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine et au Moyen-Orient. La première série de projets concerne l'Amérique du Sud. Le site web de SIL est en cours d’élaboration.

FINANCEMENT D’UN LIVRE SUR L’HISTOIRE DE LA FÉDÉRATION ANARCHISTE URUGAYENNE (Projet de l’OSL - Suisse)
Chères et chers amiEs,
Chères et chers camarades,

Alors que l’action directe populaire en Argentine fait tomber les gouvernements et les présidents, l’OSL s’adresse à vous pour trouver un appui matériel destiné à financer un projet dans un pays proche de l’Argentine, l’Uruguay.

Comme certainEs d’entre vous s’en souviennent peut-être, l’OSL a des liens particulièrement étroits avec la Fédération anarchiste uruguayenne (FAU). Dans les années passées, avec l’aide d’un certain nombre de personnes ici en Suisse, nous avons contribué à financer l’acquisition du local central de la FAU à Montevideo et de son imprimerie.

Cette aide a été particulièrement précieuse pour étendre l’action du principal collectif politique qui défend dans le mouvement populaire
uruguayen une démarche d’action directe et d’auto-organisation. Alors que l’immense majorité de la gauche uruguayenne demeure prisonnière d’une politique de délégation visant la conquête de places et de pouvoir dans les institutions, nos camarades de la FAU développent une politique de libération, de construction autonome du mouvement populaire, notamment dans les quartiers, dans l’opposition syndicale combative, dans la jeunesse, etc.
Nos camarades animent également un réseau de radios libres.

Dans ce cadre là, la construction d’une culture politique et théorique et la rappropriation de l’histoire du mouvement révolutionnaire uruguayen sont particulièrement importantes. Il faut rappeler qu’avec le MLN/Tupamaros, la FAU fut la grande organisation de la gauche radicale uruguayenne, dès sa création au milieu des années 50. Elle contribua notamment a l’organisation d’une puissante tendance de syndicalisme de base et d’action directe dans la centrale syndicale unitaire (CNT), à la formation de laquelle ses militantEs apportèrent un élan décisif. La FAU joua également un rôle important dans l’autodéfense ouvrière et populaire et dans les activités de guérilla des
années 60 et 70. Avec une organisation large, la Résistance Ouvrière et Etudiante (ROE), elle eut une énorme incidence dans la jeunesse radicalisée de cette période. Enfin, la FAU a payé un lourd tribut (des dizaines d’assassinéEs et d’emprisonnéEs) à la répression menée par la police et l’armée uruguayenne, ainsi que par l’ensemble des forces de sécurité du Cône Sud, notamment en Argentine.

Dans une période où la gauche autoritaire a perdu la plupart de ses repères et de ses référents, passant largement dans le camp de la gestion du système et de la gouvernabilité, la construction d’une gauche radicale, et notamment libertaire, exige un énorme effort de réflexion, d’élaboration, mais aussi de récupération de l’histoire. Il ne s’agit pas simplement d’un devoir de mémoire (même si celui-ci est absolument indispensable), mais également d’un travail de réactualisation, de mise à jour des conditions d’une stratégie et d’un projet révolutionnaire.

Pour ces raisons, notre camarade Juan Carlos MECHOSO, militant de la FAU, a écrit une histoire de son organisation. Militant ouvrier autodidacte, acteur de cette histoire depuis la fondation de l’organisation, Juan Carlos a fait œuvre d’historien pour cet ouvrage. Il a systématiquement travaillé avec les camarades survivantEs et dépouillé l’ensemble des sources disponibles. C’est donc un ouvrage précieux, autant pour l’Uruguay que pour nous tous et toutes, car la FAU a incarné dans le mouvement libertaire des années 50-70
une des constructions les plus originales, porteuse d’une grande capacité d’intervention et de protagonisme dans le mouvement populaire.

Il n’est pas inutile de préciser que Juan Carlos a passé plus de 15 ans dans les geôles uruguayennes pour ses activités militantes et que, aussitôt libéré à la fin de la dictature militaire, il a apporté une contribution décisive à la reconstruction de la FAU.

Le travail de Juan Carlos pour l’élabo-ration et l’écriture de ce livre a été, naturellement, totalement militant. La FAU a besoin maintenant de 3'300 CHF pour en assurer l’édition. L’OSL a décidé d’assurer cette récolte de fonds par une opération militante.

Nous avons déjà fait une première action de récolte de fonds avec la diffusion d’un disque de chants révolutionnaires nicaraguayens, qui a permis de récolter plus de 1'000 CHF. Il nous manque encore 2'300 CHF. C’est donc en ce sens que nous sollicitons de chacune et chacun d’entre vous une contribution.
Vous pouvez verser vos dons sur le CCP 10-15446-3 au nom de l'OSL, mention "Solidarité FAU". Des livres seront à disposition pour les donateurs et donatrices.

Des organisations libertaires, collectifs politiques spécifiques, syndicats ou associations populaires, regroupées dans la " Solidarité Internationale Libertaire " (SIL) développent actuellement une campagne plus large pour aider à la construction libertaire dans le Cône Sud (Argentine, Brésil, Bolivie et Uruguay essentiellement). L’initiative de l’OSL, membre de la SIL, s’intègre pleinement dans cette campagne.

En conclusion, nous avons vu à travers la montée de l’auto-organisation du mouvement populaire, puis avec les cycles de luttes d’action directe en Equateur, en Bolivie, et maintenant en Argentine, sans oublier la précieuse expérience zapatiste, comment la gauche sociale latino-américaine fait ressurgir, en leur donnant un élan nouveau, les grands mouvements anarcho-syndicalistes et syndicalistes ré-volutionnaires de ce continent, qui furent si puissants à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. La critique en actes des conceptions autoritaires du changement social, du réformisme, et de la politique de délégation ont eu un retentissement particulier avec ce qui se passe aujourd’hui en Argentine. L’anarchisme organisé progresse partout au fil de ces luttes. Il est absolument indispensable d’offrir à la gauche sociale de ces pays, aux femmes et aux hommes qui l’animent, un matériel de réflexion, de débat et d’histoire qui consolide une culture correspondant à la force et à la radicalité de l’action engagée.

L’édition de l’histoire de la FAU est une petite, mais importante, contribution à cette tâche. Merci d’y contribuer !

Organisation socialiste libertaire
CP 687 - 1000 Lausanne 9 (Suisse)


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