Charte pour l'arrêt immédiat du nucléaire |
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Les militant-e-s de l'OCL investis dans les luttes antinucléaires sont dans des collectifs signataires de la Charte pour un arrêt immédiat du nucléaire. Les signataires de cette Charte tentent de faire vivre la liaison Stop-nucléaire qui publie un bulletin auquel on peut s'abonner pour 30 F en écrivant à : CLAP, 20 rue Blaise Pascal, 86000, Poitiers. Nous considérons que le « Réseau Sortir du nucléaire » développe une politique qui, en ne s'en remettant qu'aux énergies dites alternatives, ne propose aucune solution réelle susceptible d'arrêter immédiatement le nucléaire. Ce qui revient à entériner la politique d'EDF de prolongation de la durée de vie des centrales et, en conséquence à accepter le risque d'un accident majeur. Par ailleurs, phagocyté par les Verts, le Réseau s'est montré incapable de réelle autonomie pour contrer la politique pronucléaire de la gauche plurielle à laquelle les Verts appartiennent. Nous considérons que, comme communistes libertaires, nous ne pouvons qu'appuyer la liaison Stop-nucléaire sans aucune ambiguité par rapport au « Réseau sortir du nucléaire ». |
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La possibilité d'accident majeur, de la catastrophe nucléaire, fait partie ouvertement de la gestion sociale. Les experts internationaux (1) ont émis un grand nombre de recommandations pour gérer au mieux les catastrophes nucléaires. En France, les "autorités responsables" les prennent en compte : mise en place de cellules de crise, distribution de comprimés d'iode au voisinage des centrales nucléaires, plans particuliers d'intervention prévoyant l'évacuation ou le confinement des populations pour les 24 à 48 heures d'une situation d'urgence ; pour après, c'est le vague le plus complet...
Face à un tel risque de catastrophe, il ne peut y avoir qu'une seule orientation pour le mouvement antinucléaire : l'arrêt immédiat de toutes les centrales en fonctionnement, l'abandon définitif de tout projet nouveau basé sur l'électronucléaire, ainsi que de tous les sites militaires nucléarisés. Car le nucléaire militaire est indissociable du nucléaire civil, tant par les risques de catastrophe majeure liée à un accident sur ses sites que par la production de déchets. Toute politique visant à prôner un arrêt progressif ou à terme ne fait en définitive que le jeu des pronucléaires, qui, en prolongeant de dix, vingt ans ou plus la durée de vie des centrales, nous conduisent encore plus sûrement vers une catastrophe. Pour nous, la nécessité d'arrêter d'urgence l'industrie électronucléaire est fondée sur les conséquences sanitaires et sociales des catastrophes nucléaires possibles. Aucun argument de type économique, politique, écologique ou autre, quelle qu'en soit l'origine, ne peut peser face au risque encouru par les populations. La seule solution rationnelle est la sortie rapide du nucléaire indépendamment des conséquences économiques, idéologiques ou écologiques. Il est nécessaire d'arrêter cette folie qui, en plus de l'accident majeur qui se profile, hypothèque pour des milliers d'années la santé de la planète par l'énorme masse des déchets accumulés dont on ne sait que faire. Arrêter le nucléaire ne signifie pas se passer d'électricité : C'est un fait que les énergies renouvelables (microhydraulique, solaire photovoltaïque, éolien, etc.) ne peuvent en aucun cas actuellement, sans changement profond du mode de vie (production et consommation), permettre de produire l'électricité dont nous aurions besoin en arrêtant le nucléaire. Cela signifie qu'il faut utiliser au maximum de leurs capacités ce dont on dispose actuellement. Les autres pays, moins nucléarisés que la France, utilisent largement charbon et fioul pour produire leur électricité. Ainsi au Danemark, pays modèle pour le développement de l'électricité éolienne, la part de charbon et de fioul dans la production électrique était, en 1996, de 85 % (contre 7,5 % en France). Il n'y a encore que peu d'électricité produite en France à partir du gaz. Par contre, en plus de l'hydraulique, il y a des centrales sous-utilisées à charbon et à fioul qu'EDF a commencé à démanteler, alors qu'elle exporte des techniques de " charbon propre " qui pourraient facilement être adaptées ici. La production de ces centrales exploitées au maximum, couplée à un arrêt des exportations et de l'autoconsommation de l'industrie nucléaire, grosse dévoreuse d'électricité, permettrait d'arrêter dès maintenant plus des deux tiers du parc électronucléaire français. Il est évident que le recours au charbon et au fioul grâce auquel nous pouvons rapidement diminuer notablement la part de l'électronucléaire n'est pas l'idéal (2). Pour nous, il y a une urgence prioritaire : éviter les catastrophes nucléaires, civiles et militaires. Bien sûr ce que nous proposons est compatible avec le recours aux énergies renouvelables et aux économies d'électricité partout où c'est possible, comme par exemple l'abandon du chauffage électrique dans tous les établissements publics. Cela ne veut pas dire que nous sommes insensibles aux problèmes énergétiques pour le long terme. Mais il nous paraît important que ces problèmes soient envisagés et discutés à partir de bases réalistes et non à partir de fantasmes scientistes, les mêmes qui nous ont conduits dans l'impasse nucléaire d'aujourd'hui. Le mouvement antinucléaire se doit d'être clair sur ces points et ne peut s'accommoder de considérations politiciennes ou électoralistes. Il se doit d'être complètement indépendant des partis et des lobbies pour ne pas entrer dans le jeu de dupe que constituent les marchandages entre différentes forces au pouvoir ou aspirant à l'être. Outre la catastrophe, le nucléaire nous fait courir un autre risque : celui de vivre de plus en plus dans une société hypercentralisée où aucun changement ne sera possible, avec absence totale de contrôle de tout un chacun, mais le règne absolu de ceux qui " savent ", scientifiques et technocrates, avec le legs des déchets aux générations futures. En tant qu'élément moderne du totalitarisme, le recours au nucléaire doit être abandonné d'urgence. (1) Commission internationale de protection radiologique (CIPR), Organisation mondiale de la santé Premiers signataires : |
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